En brûlant des jokers à chaque match, Monaco a dilapidé toute sa cagnotte sportive. Éliminée en Coupe de France, l'équipe de la Principauté n'a pris que 12 points sur 27 en championnat depuis l'arrivée de Philippe Clément à la place de Niko Kovac. Désormais, elle est également dos au mur en Europa League, après avoir perdu 2-0 au match aller. Avant le match, Clément avait annoncé qu'il faudrait "un très grand Monaco" pour gagner. Ses joueurs n'avaient pas le niveau requis. La sanction a été implacable.
Incapables d'être efficaces tant dans la zone de vérité offensive que dans la zone de vérité défensive, ils ont poussé l'erreur jusqu'à encaisser un deuxième but en fin de match, alors que les Portugais souffraient. Clément n'a pas apprécié. Il a déclaré après le match : "On ne peut pas encaisser un but comme ça, à 5 contre 3 dans la surface de réparation. Ce n'est pas bon. On fait une erreur sur leur seule occasion à la mi-temps".
Philippe Clément en colère
Jusqu'à ce but du jeune et insolent Vitinha, Monaco pouvait penser à un retour en championnat. Et considérer la qualification comme largement possible. A partir de là, plus aucune erreur n'était permise pour atteindre les quarts de finale d'une compétition qui offrait au vainqueur une place en Ligue des champions. L'objectif n°1 des dirigeants monégasques... Pour l'ancien technicien de Bruges, qui a repris Monaco début janvier, il n'y a pas beaucoup de raisons d'espérer un retournement de situation. Depuis la victoire à Marseille (1-0) il y a dix jours, son équipe évolue à reculons.
Trois jours après la défaite à Braga, elle a de nouveau sombré. Cette fois-ci à Strasbourg (0-1) en L1, après un match insipide et contre un adversaire direct. Pour Clément, il n'était pas question de protéger son groupe. Il ne cachait ni sa colère ni son désarroi. Il détestait la manière dont ses joueurs, le capitaine Wissam Ben Yedder en tête, avaient abandonné et livré une prestation indigne d'un prétendant à la C1.
J'ai dit les choses comme je les pensais dans le vestiaire", a-t-il déclaré froidement après coup. Je veux voir comment l'équipe réagit jeudi (contre Braga, ndlr) et dans les semaines qui suivent. C'est la première fois qu'elle me déçoit. Ne pas se battre jusqu'au bout, c'est impossible ! Je suis en colère".
Une inefficacité chronique
Surtout, Monaco a perdu son efficacité offensive. A Strasbourg, même le gardien Alexander Nübel a déploré son incapacité à "pousser pour égaliser", avant de conclure par euphémisme : "On n'a pas eu beaucoup d'occasions". Depuis un mois et sept matches toutes compétitions confondues, Ben Yedder, Volland et consorts tournent au ralenti : Cinq petits buts ont été inscrits, dont deux (par Maripan et Boadu) lors de l'élimination en coupe à Nantes (2-2, 4-2 t.a.b.).
A Bordeaux, c'est le défenseur Marcelo qui a égalisé en marquant contre son camp. A domicile contre Reims, Ben Yedder a marqué avant qu'un effondrement général ne s'installe (1:2). Seul le but heureux de Gelson Martins à Marseille a permis de remporter la seule victoire de cette série misérable.
Car au match nul sans but contre Lorient (0-0) le 13 février, se sont ajoutées les deux dernières prestations stériles, où se sont mêlées inefficacité à Braga et négligence à Strasbourg. Pourtant, Monaco veut y croire. Le directeur sportif Paul Mitchell et le vice-président Oleg Petrov ne font qu'un avec le successeur de Kovac. Mais avec les mauvais résultats, l'édifice qui semblait solide se fissure. En cas d'élimination, la dépression n'est pas loin...