"Je n'ai joué qu'une seule finale dans ma carrière, une finale de Coupe de France (victoire 2-0 contre Les Herbiers en 2018, ndlr), mais jamais de finale internationale. C'est quelque chose de très spécial", s'est enthousiasmé le gardien de 31 ans, qui a retrouvé à Francfort un rôle de leader dont il avait besoin pour s'épanouir pleinement. Cette saison, le numéro 1 de l'Eintracht a de nouveau fait un pas en avant. L'impulsion initiale est venue début octobre, lorsque le FC Bayern Munich a été battu 2-1. Trapp, en état de grâce, a usé les attaquants bavarois et maintenu son équipe dans le match jusqu'à ce que son coéquipier Filip Kostic marque le but de la victoire à la 83e minute. "Ce match l'a vraiment fait grandir. Cette performance, qui est entrée dans l'histoire, a été un tournant pour lui", rappelle le quotidien de Francfort FAZ avant la finale de mercredi à Séville.
Zlatan
Figure emblématique du club qu'il a rejoint pour la première fois en 2012 à l'âge de 21 ans, l'homme est apprécié pour son discours toujours mesuré mais ferme et sa capacité à gérer les situations difficiles. Même s'il ne porte pas de brassard, il n'en est pas moins un "capitaine de vestiaire", comme le dit son entraîneur Oliver Glasner. L'aura dont il jouit auprès de ses coéquipiers provient de ses talents personnels. Lui qui avoue avoir souffert au début à Paris de ne pas parler français, maîtrise aujourd'hui couramment cinq langues : l'allemand, l'anglais, le français, l'espagnol, le portugais et un peu d'italien. "Cela m'aide à mieux communiquer avec les nouveaux joueurs. Si je peux aider quelqu'un à se sentir à l'aise, je le fais volontiers", a-t-il déclaré. Il est parti pour trois ans au PSG (2015-2018), mais n'y a été titulaire qu'une saison et demie avant de perdre sa place au profit d'Alphonse Aréola.
L'expérience a été difficile, mais il admet que c'était une chance de côtoyer des personnalités comme Zlatan Ibrahimovic, Thiago Silva ou Marquinhos : "On pouvait apprendre quelque chose de ces joueurs, dit-il. Ils m'ont beaucoup aidé à progresser et j'essaie maintenant de transmettre ce que j'ai pris là-bas à Francfort. Son retour à Francfort a été un nouveau départ. "Pour moi", admet-il, "il était important de venir dans un club où je pourrais me développer personnellement. Tout le monde sait et voit ce que ce club représente pour moi. Cet environnement et les supporters, tout ce que nous vivons ici, n'existe pas dans beaucoup de clubs".
Des produits végétaliens
Ce professionnel rigoureux cultive sa sérénité en menant une vie en dehors du football. Il est fan de moto et a créé une entreprise de produits végétaliens : "J'ai besoin d'autres choses", dit-il, "qui me permettent de me déconnecter du stress quotidien et de réfléchir. Tout ce qui est important pour moi pour m'amuser m'aide finalement à être meilleur sur le terrain. Cette saison, Francfort a terminé à une modeste 11e place en Bundesliga, mais c'est en Europa League que l'équipe a montré son caractère, avec trois retournements de situation dans les dernières secondes pendant toute la durée du match et une victoire abracadabrantesque de 3 à 1 à Barcelone lors du match retour en quart de finale. A chaque fois, Trapp a été impeccable, tant dans son but que dans son rôle de meneur des lignes arrière. Ces talents, tant sur le terrain qu'en dehors, font de lui le troisième gardien de l'équipe allemande à la Coupe du monde au Qatar, derrière Manuel Neuer et Marc Andre ter Stegen. Pour l'instant, il refuse toutefois ne serait-ce que d'aborder ce sujet. Son seul horizon est la finale contre les Rangers.