Les Rangers n'ont plus gagné sur le continent depuis 50 ans et la victoire de la Coupe d'Europe des vainqueurs de coupe (1972), tandis que l'Eintracht n'a plus connu le succès en Europe depuis la victoire de la Coupe UEFA en 1980.
Les "Aigles" allemands et les "Gers" écossais compteront donc sur leurs fidèles supporters pour remporter le prochain trophée continental.
Selon les estimations des clubs, plus de 80.000 supporters écossais et 50.000 supporters allemands sont attendus à Séville et des vols supplémentaires ont même été réservés pour la capitale andalouse. Cependant, seuls 10.000 billets ont été mis à disposition pour chacun des deux clubs.
"Nous allons à Séville !"
Lors du dernier match de Bundesliga à Mayence (2-2) samedi, les supporters de l'Eintracht n'ont cessé de scander : "Nous allons à Séville". Une fan zone a été installée à l'Estadio de la Cartuja, un autre stade de Séville, où près de 60.000 personnes sans billet pour le Pizjuan pourront tout de même voir le match en direct mercredi soir. Ils seront mieux lotis que ceux qui sont restés à Glasgow, le club ayant renoncé à diffuser le match dans son Ibrox Park en raison du manque de "personnel qualifié" pour encadrer un tel événement. A Francfort, le "Biergarten" sera plein et le club a vendu 50.000 billets pour la retransmission en direct dans le stade.
La sécurité sera l'une des principales craintes à Séville, notamment après les violents incidents survenus lors de la finale de la Coupe UEFA 2008 à Manchester, remportée par le Zénith de Saint-Pétersbourg contre les Rangers (2-0). Des affrontements avaient éclaté entre la police et une poignée de supporters après la panne d'un écran géant, dont la cause n'était pas claire. En face, la marée blanche risque de gonfler à nouveau. "Nous allons voir deux équipes qui ont un style de jeu similaire et qui sont portées par leurs supporters. Ce sera l'une des finales les plus intéressantes depuis longtemps", a déclaré le gardien allemand Kevin Trapp, qui a qualifié le parcours de son équipe de "magnifique et excitant".
"Notre cœur bat depuis deux semaines"
Outre le succès historique contre le Barça, qui avait été éliminé en quarts de finale au Camp Nou, l'Eintracht a réalisé une odyssée pleine de rebondissements pour se hisser jusqu'en finale. En septembre, les "Aigles" ont marqué un but à la dernière seconde à Anvers et se sont imposés. En novembre, ils se sont à nouveau présentés au Pirée pour assurer la première place du groupe contre l'Olympiakos. Lors du match retour contre le Betis Séville, ils ont réussi à égaliser à la 120e minute, ce qui leur a permis de se qualifier pour les quarts de finale. "Notre cœur bat depuis deux semaines déjà. Tout le monde est chaud pour cette finale, on le voit partout dans la ville (...) Nous allons ramener ce trophée à la maison", a promis le milieu de terrain suisse Djibril Sow. Côté écossais, le chemin vers Séville a été parsemé de grands succès. Les "Gers" ont notamment éliminé Dortmund (4:2, 2:2) et Leipzig (0:1, 3:1 après prolongation), deux équipes habituées à la C1 et qui ont terminé loin devant Francfort (11e) en Bundesliga.
Après avoir interrompu la série de 9 titres du Celtic la saison dernière, les Rangers ont été stoppés dans leur élan en novembre par le départ soudain de leur entraîneur Steven Gerrard (remplacé par Giovanni van Bronckhorst) et ont vu fondre leur avance de 4 points en championnat et échouer à la deuxième place. Qu'ils aient 50 ou 42 ans, mercredi à Séville, les Rangers ou l'Eintracht verront la fin d'une longue période de disette pour la gloire européenne : Dans la chaude nuit andalouse, l'une des deux équipes succédera à Villarreal, dernier vainqueur de la C3 l'an dernier, et se qualifiera pour la phase de groupes de la prestigieuse Ligue des champions la saison prochaine.