Le dopage par des moyens mécaniques semble pour l'instant relever du fantasme. Dans un passé récent, il a été pointé du doigt par de nombreux coureurs tels que Lance Armstrong, Christopher Froome et Fabian Cancellara, et la faisabilité technique de systèmes permettant l'utilisation d'un moteur n'est plus à démontrer. Il n'existe cependant qu'un seul cas avéré de dopage mécanique, celui de Femke Van den Driessche, une jeune cycliste belge spécialiste du cyclo-cross, qui a été prise par la patrouille en janvier 1996.
Bien qu'il n'y ait pas d'autres cas, certains estiment qu'il est illusoire de croire que le dopage mécanique n'existe pas dans le peloton. C'est l'avis d'Amina Lanaya, directrice générale de l'Union cycliste internationale. Elle a déclaré : "Le tricheur va essayer de tricher par tous les moyens, donc la recherche technologique est aussi une priorité", tout en se montrant rassurante sur la baisse des moyens mis en œuvre par l'UCI pour lutter contre le dopage technologique : "Ces dernières années, l'UCI a beaucoup investi, notamment dans les comprimés à rayons X, beaucoup plus performants. Nous travaillons sur un système de trackers qui seront placés sur tous les vélos et qui informeront les commissaires de tout événement suspect.
"Nous sommes très attentifs à ce qui se dit et à certaines images qui nous posent aussi des questions", a-t-elle ajouté, laissant transparaître ses doutes. Compte tenu du passé sulfureux du cyclisme, l'UCI n'a pas le droit à l'erreur. "Nous devons être meilleurs que les autres en raison de notre réputation. La grande majorité du peloton est lucide, mais nous ne sommes pas dupes. Ce que nous voulons, c'est faire peur aux tricheurs", a-t-elle ajouté. Plus ils savent que l'UCI est derrière eux et n'a pas peur d'un scandale, qui serait certes une catastrophe, mais qui ne resterait pas caché. Si un top 5 mondial devait être touché, qu'il en soit ainsi. La protection de notre sport passe par là".