Avec neuf arrêts, Benitez a éclipsé l'attaque bretonne dimanche à Brest, permettant aux Aiglons de conserver leur avance et même de l'accroître (3-0). "C'est vraiment bien de le retrouver comme ça. La naissance de son fils lui a donné un coup de pouce supplémentaire. C'est à nous de lui donner le moins de travail possible pour qu'il n'ait pas à sortir un tel match à chaque fois", souriait son capitaine Dante après le match.
Avec le Brésilien et Todibo, le discret Benitez (28 ans) est en effet redevenu un pilier de la défense azuréenne, la deuxième meilleure du championnat avec seulement 17 buts encaissés. Car, comme pour beaucoup de ses coéquipiers, sa dernière saison n'a pas été à la hauteur de son talent. "Nous avons terminé neuvième, ce qui était loin de nos attentes. Nous devons faire beaucoup mieux", admettait-il l'été dernier.
Imperturbable
Imperturbable et peu bavard, l'Argentin à la carrure imposante (91 kg pour 1,91 m) a simplement continué à travailler dur, fidèle à sa réputation. "Même moi, il me fait progresser dans mon métier. Car à l'entraînement, il est toujours demandé. Je suis donc constamment à la recherche de nouveaux exercices. C'est un travailleur acharné, très professionnel et bien structuré", a confirmé l'entraîneur des gardiens de l'OGCN, Nicolas Dehon, interrogé par l'AFP. "C'est un très bon gardien sur la ligne, qui ferme bien les espaces dans les situations de un contre un et qui va attaquer positivement les attaquants. Nous travaillons sur différents placements et sur la gestion de la profondeur. Il est toujours imperturbable et met toutes les chances de son côté pour ne pas avoir de regrets", a ajouté l'ancien entraîneur de l'OM et du Paris SG.
Au niveau de performance où il se trouve depuis le début de la saison, Benitez, arrivé à Nice en 2016 en tant que pigiste, est en tout cas redevenu l'un des meilleurs spécialistes du championnat de France, si bien que son absence en équipe nationale d'Argentine surprend à nouveau. International jeune jusqu'en U20 (3 sélections), mais privé des Jeux olympiques de Rio de Janeiro en 2016 à cause d'une fracture de fatigue au tibia, il échappe depuis aux radars des entraîneurs de l'Albiceleste.
Chez les Bleus ?
Mais il y a peut-être une autre piste. Naturalisé français il y a un an, il est éligible à l'équipe de France et avait déclaré à Nice-Matin qu'il était prêt à enfiler le maillot des Bleus s'il était appelé par Didier Deschamps, tout en reconnaissant qu'il y avait "une forte concurrence" derrière Hugo Lloris. Interrogé sur le sujet cette semaine, Christophe Galtier a également évoqué les hommes en place, mais aussi l'inexpérience de son gardien sur la scène internationale.
"Il a fait une bonne première partie de championnat et quelques bons matches", a déclaré l'entraîneur niçois, qui a notamment rappelé le 0-0 que son équipe avait ramené du Parc des Princes. "Son problème ? Ceux qui sont devant lui. Hugo, l'évident, Mike Maignan, qui a fait une saison pleine avec Lille et un bon début avec le Milan AC, Steve Mandanda, même s'il joue peu ... Ils ont tous de l'expérience et du vécu au niveau international. Ce n'est pas encore le cas de Walter", a-t-il déclaré. Mais si Benitez et Nice continuent sur leur lancée, l'apprentissage du très haut niveau pourrait commencer dès la saison prochaine en Ligue des champions.