Cette saison, la courbe d'efficacité de l'arrière-garde de Phoenix ressemble à un tour de montagnes russes, qui a d'abord pénalisé l'équipe de Jorge Sampaoli en la faisant trop souvent trébucher, mais qui est ensuite devenue une force sur laquelle se sont construits les succès qui ont ouvert la voie au podium. Le tournant a eu lieu après la pause d'octobre, lorsque l'entraîneur argentin a revu ses plans : "Il nous a dit que ce n'était pas normal que nous prenions des buts. Quand les gens disent que nous prenons beaucoup de buts, cela m'énerve. Depuis ce discours, nous encaissons beaucoup moins de buts", a raconté William Saliba à la chaîne RMC fin janvier.
Au moment de cette déclaration, le jeune joueur, prêté par Arsenal, brillait dans la meilleure défense du championnat. Mais depuis, le roc s'est fissuré et a encaissé huit buts lors des trois derniers matches.
"Une mauvaise passe"
Lyon a lancé l'offensive lors du match de championnat à rejouer le 1er février (défaite 2-1), Angers a suivi avec deux buts dans le premier quart d'heure avant d'être bousculé (victoire 5-2), Nice en a rajouté une couche mercredi (défaite 4-1) en éliminant l'OM de la Coupe de France. "Sur les trois derniers matches, nous avons fait des erreurs et ils ont profité des occasions que nous leur avons données. Ce n'est pas une question de système, c'est juste une mauvaise période pour nous. Mais je ne pense pas que ce soit inquiétant", a tenté de relativiser Duje Caleta-Car, le défenseur croate de l
A Nice, Sampaoli avait pourtant opté pour un dispositif aussi inédit que déroutant en alignant quatre défenseurs centraux (Saliba, Caleta-Car, Balerdi, Peres) devant le gardien Pau Lopez, toujours préféré à Steve Mandanda. Utiliser William Saliba et Luan Peres comme latéraux et laisser les spécialistes de ce poste, Pol Lirola et Sead Kolasinac, sur le banc de touche s'est avéré être un pari perdu d'avance, mais l'ancien entraîneur du Chili et de l'Argentine a tenu à le relever.
"L'idée était de neutraliser leurs attaquants. Mais l'absence de Boubacar Kamara et Pape Gueye (l'un suspendu, l'autre de retour de la CAN qu'il a remportée avec le Sénégal, ndlr) C'était une difficulté face à une équipe comme Nice qui met beaucoup de pression", s'est défendu Sampaoli vendredi.
Reprendre le contrôle du jeu
En manque de repères, les Marseillais ont sombré devant les vagues niçoises sans parvenir à redresser la barre. Les ajustements tactiques de l'entraîneur n'ont pas suffi et les performances de certains joueurs, comme le capitaine Dimitri Payet, relégué sur l'aile gauche, n'ont pas aidé. "Nous avons changé de système à la mi-temps et nous avons encore encaissé deux buts. Ce n'est pas une question de système, tous ces buts viennent du fait que nous avons mal joué", a coupé Sampaoli.
L'Argentin a ironisé : "Il y a une semaine, nous étions la meilleure défense d'Europe, aujourd'hui nous serions la plus mauvaise. [...] Ce sont toutes des analyses de comptoir du Café du Commerce. En réalité, tout dépend du jeu. Si on a le contrôle, l'équipe s'impose, et si elle ne s'impose pas, ne met pas de pression, le résultat est là". A Metz, face à une équipe qui marque peu (24 buts en 23 matches), les Marseillais tenteront de boucher les trous pour soigner leurs statistiques tout en gardant le moral.
Le retour de suspension de Boubacar Kamara, un milieu de terrain précieux en défense, devrait faire du bien au quatuor de derrière. "A la perte du ballon, il descend directement, c'est comme si nous étions cinq", disait Saliba fin janvier. Avec les soucis actuels, ce ne sera pas du luxe.