Ligue 1 : Avec Antoine Kombouaré, tout a changé à Nantes

Ligue 1 : Avec Antoine Kombouaré, tout a changé à Nantes

A l'arrivée d'Antoine Kombouaré, les Nantais étaient au fond du trou. Un an plus tard, ils sont en demi-finale de la Coupe de France, ont quasiment assuré leur maintien et sont prêts à regarder les stars du PSG droit dans les yeux samedi en Ligue 1 (21h00).

Le 10 février 2021, les Canaris sortaient d'une piteuse élimination en Coupe de France et se dirigeaient tout droit vers la Ligue 2 avec une série record de 16 matches sans victoire et déjà trois entraîneurs en une saison. "Vous faites ce que vous voulez, mais mon club de cœur ne descend pas en L2", a alors lancé Kombouaré à son staff, comme il l'a raconté jeudi à la presse.

Fidèle à sa réputation, il a d'abord resserré les boulons au sein du groupe, mais son succès, qui repose aussi sur un travail technique et plusieurs cadres nouvellement introduits, relancés ou renforcés (Pedro Chirivella, Ludovic Blas, Moses Simon, Nicolas Pallois, Alban Lafont...), ne se résume pas à une simple opération commando. Malgré une victoire inaugurale à Angers (3-1) et un succès inattendu à Paris (2-1) en mars, les Nantais sont restés inconstants, souvent fébriles, et n'ont assuré leur maintien qu'en play-offs contre Toulouse.

"Une certaine rigueur"

Quasiment inchangée cet été, l'équipe est progressivement montée en puissance cette saison pour s'installer dans le haut du tableau, presque à portée des places européennes, tout en décrochant un ticket pour les demi-finales de la Coupe de France, où elle recevra Monaco. "Il nous a fait confiance. Il nous a apporté une certaine rigueur que l'on retrouve sur le terrain", expliquait la semaine dernière le défenseur Jean-Charles Castelletto. "On s'habitue à être sérieux". "Les joueurs ont littéralement changé leur façon de travailler, de penser et de réfléchir à leur métier", a complété Kombouaré. "J'ai le sentiment que les joueurs adhèrent à ce que nous mettons en œuvre. Et les victoires donnent de la confiance et valident le travail. C'est pour cela qu'ils veulent me suivre aujourd'hui. Mais c'est fragile", explique-t-il.

Cela n'a pas toujours fonctionné : Kombouaré, l'entraîneur de Toulouse, est parti en janvier 2020 après deux mois et une série de dix défaites consécutives. Dans le même temps, il a connu d'autres bons moments : le sauvetage de Valenciennes et Dijon, la remontée de Lens en 2014, la demi-finale de la Coupe de France avec Guingamp en 2017... et le PSG (2009-2011).

"Vraiment fort"

Compte tenu de son attachement à Nantes, le club qui avait misé sur le jeune défenseur kanak en 1983, les succès actuels sont toutefois chargés d'émotion, surtout lorsqu'ils sont partagés avec le public de la Beaujoire. Comme le 3-2 arraché par les Canaris contre Lens après avoir été menés 2-0 en décembre, devant un stade en feu. Ou encore le quart de finale de coupe remporté contre Bastia (2-0) devant 25 000 supporters enthousiastes, même si le match a manqué d'éclat. Pour Kombouaré, ce sont justement ces victoires sans éclat, comme celle contre Reims dimanche (1-0), qui sont le signe d'une renaissance. Il y a encore quelques mois, de tels matches se terminaient par un match nul ou une défaite.

"Même quand nous sommes en difficulté, nous gagnons", s'est-il réjoui. "Je sens que nous sommes vraiment forts. Nous avons toujours eu ces soucis dans le jeu, ces soucis pour terminer les actions. Mais le groupe est plus mature, plus en confiance. Cela suffira-t-il pour embêter le PSG samedi ? "Nous nous sentons capables de faire un résultat. On peut prendre une raclée, mais on peut aussi gagner", assure l'entraîneur, grand architecte de la renaissance des Canaris.