Les deux porte-drapeaux sont en berne. Les derniers représentants français en C1, le Losc contre Chelsea et le PSG contre le Real Madrid, sont en route vers leurs huitièmes de finale respectifs, mais ils ne marchent pas très droit. Le 22 janvier, les Nordistes se sont inclinés 2-0 à Brest en championnat, faisant preuve d'une nervosité indigne d'un champion de France. Le président Olivier Létang a ironisé : "Un grand match" et a été déçu par les joueurs "qui s'énervent, on ne sait pas pourquoi", comme l'attaquant Burak Yilmaz.
Dans la capitale, les dirigeants ne se sont pas exprimés après avoir été déstabilisés lundi en Coupe de France en huitième de finale contre Nice (0-0, 6-5 t.a.b.). Leur silence a encore plus isolé l'entraîneur Mauricio Pochettino, qui a perdu son deuxième titre de la saison, après avoir perdu le Trophée des Champions en août à... Lille (1-0). Les deux équipes ont besoin d'un succès d'estime pour se relancer dans leurs échéances européennes, pour lesquelles elles ne sont pas favorites. Ce choc de la 23e journée, dans un Stade Pierre-Mauroy ouvert à 100 % après un mois de restrictions sanitaires, tombe à point nommé.
Lille en Espagne
Depuis le naufrage de Brest, le Losc s'est aéré la tête sous le soleil du sud de l'Espagne lors d'un stage de trois jours qui a été "un bon mélange de travail et de +Team Building+", s'est félicité le technicien Jocelyn Gourvennec. "Je ne vois pas d'abcès entre nous", a approuvé le milieu de terrain Benjamin André. "Brest est derrière nous. Les écarts au classement ne sont pas énormes, maintenant il faut lâcher les chevaux. On va essayer de relancer une bonne dynamique". Nice, troisième, est à dix points devant eux, mais Strasbourg, quatrième, est à portée de main (3 points) des Lillois qui veulent accrocher une place européenne en fin de saison.
Invaincus lors de leurs neuf derniers matches à domicile, les Dogues lorgnent sur la bête blessée parisienne, un adversaire dont le profil leur convient : "On est une équipe qui aime avoir beaucoup d'espace et attaquer vite. Contre des équipes qui ont beaucoup de ballon, c'est notre jeu", a reconnu André. Gourvennec devra toutefois procéder à quelques ajustements après le départ de son latéral gauche habituel, Reinildo, pour l'Atlético Madrid le dernier jour de la trêve hivernale. A Paris, l'avancée du chantier tactique fait parler depuis des semaines. Pochettino promet des améliorations, mais celles-ci peinent à se faire sentir, à l'image du septuple Ballon d'Or Lionel Messi, qui est loin d'avoir exploité tout son potentiel sous ses nouvelles couleurs.
Le "ras-le-bol" des ultras
Le triste spectacle de cette équipe, toujours dépendante des exploits individuels de ses stars à défaut de pouvoir s'appuyer sur un collectif fort, a fait réagir les ultras du club qui ont exprimé leur "lassitude" après Nice. "Notre patience a des limites...", ont-ils écrit sur Twitter. Au cours de la semaine, le retour à l'entraînement de Marquinhos, Angel Di Maria, Keylor Navas et Achraf Hakimi, retenus ces derniers jours par leurs sélections nationales, ouvre de belles perspectives de rétablissement pour le PSG. La superstar Neymar, victime d'une entorse de la cheville en novembre, devrait bientôt suivre, peut-être pour le match contre Rennes le 12 février, dernier galop d'essai avant le match contre le Real.
"Il faut aller vite, car il n'y a pas de temps pour les regrets", a déclaré le milieu de terrain Leandro Paredes, interrogé par PSG TV. Une victoire contre Lille, après trois nuls consécutifs à l'extérieur en L1, donnerait à Pochettino la sérénité nécessaire pour préparer le duel du 15 février contre le grand Real, ultra-décisif pour les Parisiens qui veulent gagner la Ligue des champions. Et si son parcours commençait à Lille ?