Après mûre réflexion, Jorge Sampaoli devra peut-être revenir à son approche initiale. Ambitieuse, rusée, parfois dangereuse et souvent illisible. Avec toutes les qualités et les défauts qui vont de pair avec la prise de risque. Car depuis que l'Argentin a corrigé le tir pour consolider son équipe, cet OM a peut-être perdu une partie de ce qui faisait sa force et son charme. Quand il pleut des points pour équilibrer l'impression générale, cela va encore. Ce n'est plus le cas depuis un certain temps. Si l'on fait abstraction de la photographie du classement, le match contre Lille était un véritable test pour les Marseillais. Ils ne l'ont pas tout à fait réussi.
Lille frappe d'entrée
Il faut dire que tout avait mal commencé pour l'OM, qui a mis du temps à entrer dans son match. Venus pour quadriller le terrain en profondeur puis exploser à la récupération du ballon, les hommes de Gourvennec ont allumé la première mèche dès le début du match par Yilmaz (5e). Dans la foulée, Lille douchait le Vélodrome avec une tête de Botman, étrangement libre sur corner (0-1, 15e). Dans cette période de faiblesse, les Marseillais restaient en vie grâce à Pau Lopez, qui évitait le break sur une nouvelle tentative de Burak Yilmaz (22e).
Un nouveau match commençait. L'OM se lâchait enfin et augmentait la pression sur la défense lilloise. Payet obligeait Grbic à agir pour la première fois d'un coup franc excentré (29e). Et le ciel marseillais s'est encore éclairci lorsque Benjamin André a laissé ses coéquipiers à dix quelques minutes plus tard pour un deuxième avertissement (32e). En supériorité numérique pendant près d'une heure, les hommes de Sampaoli ont été confrontés au problème de l'impossibilité de trouver des décalages face à un bloc bas.
L'OM
limite lesdégâts
Dans cet exercice, la réussite a été inégale, c'est le moins que l'on puisse dire. Après la pause, les Marseillais ont manqué de créativité pour inquiéter le LOSC défensif. Il a fallu une performance individuelle pour que le jeu prenne une autre direction. D'une magnifique frappe enroulée, Cengiz Ünder marquait son coup spécial pour relancer l'OM et créer un peu d'animation dans le dernier quart d'heure, confirmant ainsi son statut d'homme providentiel de son équipe ces dernières semaines.
A partir de là, les vagues ont déferlé sur le but lillois, mais cela nous amène au deuxième point fort de l'OM : le réalisme. Avec un peu plus de précision et de rapidité, Marseille aurait pu et dû gagner le match, mais il a manqué ce petit quelque chose dans le dernier geste, à l'image de Gerson dont la fusée est passée de peu à côté (88e). Malgré une fin de match âpre, intense et presque confuse, Lille a conservé son point. L'OM, qui s'était confortablement installé sur le podium, a manqué l'occasion de revenir à hauteur de Nice.
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