«J’ai longtemps rêvé de cette soirée du 10 juin au Stade de France. La pression qui monte à quelques heures du coup d’envoi. La causerie, l’échauffement, les derniers instants de concentration dans le vestiaire, les hymnes, le coup d’envoi de ce match d’ouverture face à la Roumanie qu’il faut gagner parce que cet Euro est le nôtre, qu’on le prépare depuis de longs mois.
Ça me fait mal, très mal, de ne pas être présent à vos côtés. Mais je ne vous écris pas pour me plaindre et je ne vous demande surtout pas de partager ma peine. Au contraire, je souhaite vous envoyer des ondes positives, vous dire que je crois en vous. Je dois vous avouer que ça me fait tout drôle, moi qui avais l’habitude de partager votre quotidien lors des rassemblements. Le groupe France est une bulle qui nous protège. Quand on est à l’intérieur, on a parfois tendance à se formaliser pour une petite critique venue de l’extérieur, à ne retenir que le négatif. L’essentiel est ailleurs. L’amour de l’équipe de France existe. Vous le savez mais je vous le confirme...
Soyez fiers de cette passion que vous suscitez. Vous avez une chance immense, celle de pouvoir donner du bonheur à tout un peuple, celle de faire le plus beau métier du monde. Combien d’enfants, ce soir, attendent que vous les fassiez rêver ? Des milliers. Des dizaines de milliers. Des millions. Être un Bleu, ce n’est pas seulement jouer pour une équipe mais aussi pour tout un pays.
Je sais juste que vous êtes capables du meilleur. Je crois en vous. Vos proches et vos familles aussi. Pour eux, pour tous ceux qui vous soutiennent, vous allez devoir faire preuve de caractère, de détermination, vous allez devoir donner le meilleur de vous-même, vous surpasser. Souvenez-vous des beaux moments que nous avons passés ensemble et qui ont soudé notre groupe depuis le barrage retour contre l’Ukraine, en novembre 2013.
J’aimerais vous donner rendez-vous le 10 juillet pour la finale. Mais je me dis aussi que votre grande force va justement consister à vivre au jour le jour, à profiter du moment présent. Plutôt que de vous prendre la tête avec ce qui pourrait arriver, concentrez-vous au quotidien sur ce que vous ferez pour arriver là où vous le souhaitez. Ce soir, je ne serai pas sur le terrain mais mon cœur battra pour vous, avec vous. ALLEZ LA FRANCE ! ! ! »