Julian Alaphilippe l'a rappelé lors de son retour sur les routes du Tour de Provence : il ne visera que des victoires d'étapes sur le Tour de France en juillet. Faire du classement général son objectif est pour lui inimaginable. Cela fait un moment que l'on me pose la question, mais elle ne me traverse pas l'esprit", a-t-il expliqué. Comme chaque année, je vais m'efforcer d'être en bonne forme. Nous ne prendrons pas le départ avec une équipe qui court pour le classement général. Cela n'enlève rien à mon ambition de faire un beau Tour, que ce soit en groupe ou en individuel, et c'est ce que je vais essayer de faire cette année encore. Mais partir avec le seul objectif de gagner le Tour, ce n'est pas à l'ordre du jour".
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Cette réflexion n'est toutefois pas du goût de Marion Rousse. "Il se pose la question de savoir s'il peut un jour ou non gagner le Tour. C'est une idée qu'on lui met très souvent dans la tête. En 2019, qu'il dise le contraire ou non, il était proche et capable de rivaliser en haute montagne", a-t-elle regretté.
Un tour pour les puncheurs
Les réserves de Julian Alaphilippe peuvent d'autant plus surprendre que le tracé du Tour de France est taillé pour lui, ou du moins pour les coureurs qui évoluent dans son registre. C'est en tout cas l'avis de Thierry Gouvenou, le concepteur principal de la Grande Boucle. "Ce qui a joué un rôle dans le tracé du Tour 2022, c'est que les puncheurs nous passionnent en ce moment. Les van der Poel, Alaphilippe, van Aert, à la rigueur Pogarac et Roglic, peuvent tout renverser à n'importe quel endroit", a-t-il déclaré au journal La Dernière Heure, ajoutant : "Nous avons augmenté la dose sur ce type d'étapes, ils auront beaucoup d'occasions de se mettre en avant dans les premiers jours du Tour. C'est vrai que nous avons fait des parcours où les puncheurs sont privilégiés. (...) Le côté des puncheurs a été renforcé, nous essayons de faire en sorte qu'il y ait du spectacle. Quand on voit ce que nous avons vécu les deux premiers jours en Bretagne avec Alaphilippe et van der Poel, c'est autre chose que des sprints massifs (...)".
Julian Alaphilippe assure que l'objectif de remporter le classement général du Tour de France pourrait être un objectif à long terme. "Cela ne durera pas dix ans, je suis au milieu de ma carrière", a-t-il déclaré, citant d'autres rêves que le Tour de France : "Faire une première fois le Giro, gagner Liège, la Lombardie, le Tour des Flandres... Toutes ces courses me font rêver". Mais à ce rythme, Julian Alaphilippe pourrait devoir quitter l'équipe Quickstep pour se battre pour la victoire dans la Grande Boucle.
Evenepoel sur le Tour en 2023.
Car même s'il participera cette année au Tour d'Italie, il ne fait guère de doute que Remco Evenepoel fera du Tour de France l'un de ses objectifs. Et au vu de son début de saison très réussi, le jeune prodige belge de 22 ans, dont la progression a été brutalement stoppée par sa grave chute lors du Tour de Lombardie 2020, peut voir les choses en grand. "Lors de mes entraînements de ces dernières semaines, j'ai dépassé mes meilleurs résultats. Je sens que j'ai progressé", a-t-il déclaré après sa victoire dans le Tour de l'Algarve, ajoutant : "Je vais travailler dur pour les classiques ardennaises et la Vuelta".
"Je veux courir les courses par étapes comme Tirreno, le Pays Basque ou le Tour de Suisse avec des ambitions de top 5, de podium ou, je l'espère, de victoire. Ce sont des étapes importantes sur le chemin des grands tours", a-t-il déclaré avant d'évoquer le Tour de France : "Pour le Tour, c'est encore trop tôt, peut-être en 2023. Je n'ai pas pu acquérir assez d'expérience sur le Giro".