Après le quadruplé et la passe décisive de Gabriel Jesus contre Watford (5-1) samedi en Premier League, il est difficile de parler de l'absence d'un véritable avant-centre chez les Citizens.... Le système avec un "faux neuf" est toutefois devenu l'une des marques de fabrique de Pep Guardiola, où qu'il soit passé, qu'il l'ait utilisé de manière sporadique ou régulière. A City, ce "plan B" n'est devenu progressivement le "plan A" que la saison dernière et sous la pression des absences répétées de Sergio Agüero, ce qui a permis de reconquérir le titre de champion d'Angleterre et de disputer la première finale de la Ligue des champions. Malgré cela, City avait tout fait pour recruter Harry Kane l'été dernier et beaucoup pensaient que son échec serait un handicap cette saison. Cela n'a cependant pas été le cas. Pour une équipe souvent confrontée à des lignes de défense très serrées, avoir cinq, six ou sept joueurs sur le terrain capables de marquer des buts sur des situations standard est un avantage considérable.
A City, presque tous sont des "faux neuf".
Outre Jesus, Phil Foden, Raheem Sterling, Riyad Mahrez et Jack Grealish sont des joueurs purement offensifs, mais le danger vient absolument de partout. Le joueur de Manchester City qui tire le plus souvent au but en Premier League est Joao Cancelo (66 tirs), un latéral, si tant est que cela signifie quelque chose pour Guardiola. En revanche, le poste de faux N.9 peut tout à fait revenir à des milieux de terrain comme Kevin de Bruyne, Bernardo Silva ou même Ilkay Gündogan, et même être occupé par plusieurs joueurs à tour de rôle dans un même match.
En Ligue des champions, parmi les équipes encore en lice, Manchester City est le plus représenté dans le top 10 des joueurs ayant tiré le plus de fois au but en moyenne sur 90 minutes, avec Mahrez (3,3), de Bruyne (3), Sterling (2,5) et Gündogan (2,1). En haut de la liste, on retrouve bien sûr Karim Benzema avec 4,2 tirs par 90 minutes en moyenne et ses 12 buts sur les 22 inscrits par les Merengues cette saison en C1, soit deux fois plus que Mahrez, meilleur buteur anglais avec 24 réalisations. Semaine après semaine, Benzema porte son club et le parcours européen du Real lui doit beaucoup.
Pas de "dépendance à Benzema" au Real
"Il ne s'agit pas d'une dépendance, non. Le Real a déjà gagné sans moi, et le Real continuera à gagner tout le temps", avait-il récemment protesté dans L'Equipe. Mais les chiffres et le scénario des matchs racontent une autre histoire. Son hat-trick contre le PSG a renversé un match mal engagé, son réalisme à Stamford Bridge a permis de mener 3-1, ce qui s'est avéré très précieux lors du 2-3 à Bernabeau, où il a marqué le but décisif pour crucifier Chelsea en prolongation. Bien sûr, il n'est pas seul sur le terrain, comme il est le premier à le reconnaître. Son association avec Vinicius Junior et les pattes de velours de Luka Modric sont une bénédiction pour le gardien de but hors pair qu'il est.
Mais son rôle s'étend bien au-delà de la surface de réparation et même du terrain. "Il représente la conclusion des actions de l'équipe, mais aussi la capacité de lire les différentes situations du jeu, d'aider à la possession du ballon... Le qualifier d'attaquant est réducteur. Il est très complet", avait souligné Carlo Ancelotti en début de saison. Benzema n'hésite pas à revenir sur le terrain, à participer à la construction et à stimuler ses coéquipiers, ce qui lui permet de développer des qualités de leader que l'entraîneur italien a également soulignées. Un profil qui n'est pas sans rappeler celui de Harry Kane et qui montre que Guardiola peut certes se passer de lui, mais qu'il rêve aussi d'un "KB9" dans son équipe.