Des Jeux olympiques d'hiver sans neige, c'est dramatique

Des Jeux olympiques d'hiver sans neige, c'est dramatique

Les Jeux olympiques de Pékin seront les premiers à se dérouler sur de la neige 100% artificielle. Les images de la station de ski alpin sont à peine visibles.

Voilà donc à quoi ressemblent les Jeux olympiques d'hiver. Des compétitions dans des régions où la sécurité de l'enneigement ne joue pas un rôle décisif. Dans quelques jours, les Jeux olympiques s'ouvriront à Pékin. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que la neige n'est pas loin.

Il suffit de regarder la photo postée par Kjetil Jansrud pour se rendre compte de la catastrophe. Sur la photo du Norvégien, prise depuis l'avion qui l'emmène en Chine, on distingue à peine le domaine skiable. Ou plutôt, on la devine assez facilement, puisque les pistes sont le seul endroit où l'on peut voir de la neige.

Ces Jeux olympiques de Pékin se dérouleront dans une région particulièrement sèche, où les organisateurs auront besoin de neige artificielle. Ce n'est pas une nouveauté, c'est même une vilaine tendance. À Sotchi en 2014, la neige était fabriquée à 80%. À Pyeongchang, il y a quatre ans, elle était de 90%. Et voilà donc que cette année, en Chine, on atteint 100% de neige artificielle.

"C'est irresponsable".

La géographe Carmen de Jong, de l'Université de Strasbourg, a déclaré fin décembre à l'AFP : "Organiser les Jeux olympiques dans cette région est une absurdité, c'est irresponsable. On pourrait aussi bien organiser les Jeux olympiques sur la Lune ou sur Mars". Outre l'aspect sportif et les considérations esthétiques, l'impact écologique des Jeux olympiques est également considérable.

Pour 2019, les organisateurs avaient estimé qu'ils auraient besoin de 185 millions de litres d'eau pour tous les sites olympiques afin de faire fonctionner les canons à neige. C'est une quantité énorme, surtout dans une région où cette ressource est rare. Selon l'AFP, Pékin (qui se trouve à environ 80 kilomètres de Yanqing) ne peut compter que sur 300 mètres cubes d'eau par an et par habitant, soit moins que le tiers recommandé par les Nations unies.