Fabien Galthié, peut-on parler pour l'instant d'un plan sans faille pour le XV de France lors de ce Tournoi des 6 Nations 2022 ?
Pour être honnête, oui. Il faut rester humble et à sa place, car c'est encore un match, mais oui, nous voulions être à cette place. Nous avons tout fait pour y être. Cela n'a pas commencé avec le début de ce tournoi, mais bien avant. Les compétitions sont préparées en amont et dès novembre avec les managers des clubs. C'est ce qui nous a permis d'être dans cette position.
Que représente le crunch pour vous qui l'avez d'abord vécu en tant que joueur ?
Il y a tout un monde de représentations autour du crunch. Il est apparu pendant ma période de joueur. Il ne faut pas oublier que ce sont les Anglais qui ont inventé le rugby. C'est ancré en eux. Dans le Nord, il n'y a qu'une seule équipe qui est championne du monde, c'est l'Angleterre. Et en 2019, ils sont finalistes malheureux. L'Angleterre fait partie des quatre grands du rugby mondial. Avec la France maintenant.
Dans votre groupe, les Toulousains, habitués à gagner, peuvent-ils se révéler précieux sur le chemin de ce possible sacre samedi soir ?
Oui, cela peut être utile. Mais dans ce groupe, il n'y a pas de Toulousains, de Parisiens ou de Bordelais. C'est l'équipe de France et elle avance en tant qu'équipe de France. C'est notre troisième tournoi, bientôt le 25e match et beaucoup d'expérience. Ce sont des joueurs qui ont une expérience collective, ils ont grandi ensemble. Nos défaites et nos deuxièmes places nous ont servi. Nous avons déjà joué pour gagner, nous avons perdu et nous avons appris.
" L'objectif est d'arriver plus en forme que lors du dernier match, et c'est ce que nous allons faire ".
Comment avez-vous réagi aux déclarations de l'entraîneur adverse, Eddie Jones, qui assure qu'il sait comment vous battre ?
Nous entendons, nous restons attentifs à ce qui se dit sur nous. Nous écoutons nos adversaires, nous écoutons ce qui se dit sur les Anglais et nous l'étudions. Cela contribue à notre travail de préparation. Le rendez-vous est fixé à samedi. Les entraîneurs nationaux ne jouent pas. Nous les accompagnons. Nous serons prêts à réagir.
Antoine Dupont n'est pas seulement le meilleur joueur du monde, il est aussi votre capitaine en l'absence de Charles Ollivon. Comment jugez-vous son nouveau statut et pourrait-il éventuellement conserver le brassard après le retour d'Ollivon ?
Antoine fait une bonne compétition, comme l'équipe, avec des matchs différents. Le contexte compte et à chaque fois, Antoine a su s'adapter pour le moment. Il a su trouver les bonnes réponses à des situations complexes. Son premier tournoi en tant que capitaine est une expérience pour lui et pour l'équipe. Nous saluons également Charles Ollivon, qui a bien joué après sa blessure en club. Antoine a enchaîné avec une belle tournée d'automne. Vivons le présent. Ensuite, nous continuerons à voir ce que l'avenir nous réserve. Antoine Dupont se concentre sur le dernier match et sur l'adversaire.
Que peut vous apporter l'entraînement sans contact que vous avez effectué cette semaine ? L'avez-vous fait pour ménager les corps fatigués ?
Ce n'était pas du sans contact et avec une intensité très élevée. C'était un bel entraînement avec deux équipes impliquées. Nous avons accueilli tous les joueurs dans le groupe. Nous avions bien travaillé sur le jeu de transition. Nous y avions supprimé les collisions finales. Pourquoi en était-il ainsi ? Parce que les matchs et l'entraînement ne rendaient pas les collisions nécessaires. Nous avons misé sur la qualité en réduisant la volumétrie. L'objectif est d'être plus en forme que lors du dernier match, et c'est ce que nous allons faire.