Depuis que le Mali a été demi-finaliste en 2013, il n'a plus réussi à dépasser les huitièmes de finale de la CAN. Mercredi soir encore, les Aigles se sont heurtés à ce plafond de verre à Limbé contre la Guinée équatoriale. Éliminés aux tirs au but, les coéquipiers de Hamari Traoré ont été sauvés par leur fédération après l'élimination. Dans une déclaration, la Fémafoot "constate avec beaucoup de regret que la VAR reste souvent muette sur des actions qui peuvent décider du sort d'une rencontre". Et de citer le penalty retiré après avoir été accordé au Mali et la non-intervention de l'assistant vidéo "dans le cas de la main flagrante et visible du joueur de Guinée équatoriale dans la surface de réparation". Par cette lettre, "nous protestons officiellement contre cette action qui semble trop suspecte", poursuit le communiqué.
Les limites du football académique ?
Des excuses que l'entraîneur Mohamed Magassouba n'avait pas fait valoir après le match. "En 2015 et 2017, nous avons été éliminés au premier tour. En 2019 et cette année, nous sommes éliminés en huitièmes de finale. Nous avons fait un petit pas, mais ce n'est pas suffisant.... Les enfants ont tout donné. Le tirage au sort en a décidé autrement. Les tirs au but ont toujours été une épreuve très cruelle. Dieu l'a décidé, on arrête", a réagi l'entraîneur malien au micro de Canal+ Afrique. Le consultant Habib Beye, présent sur le plateau de la chaîne, a vu dans cette nouvelle élimination précoce les insuffisances d'un football académique bien léché mais pas toujours assez pragmatique et efficace (sur les quatre buts marqués lors de cette CAN, un seul l'a été en match). Dans les deux situations litigieuses évoquées par la Fédération malienne, les joueurs et le staff sont restés sages, alors que d'autres auraient pu tourner à l'émeute.
"Meilleure gestion des émotions"
Les Aigles du Mali feraient-ils donc mieux de déroger un peu à leurs principes pour avancer dans les échéances importantes ? A deux mois des play-offs pour la Coupe du monde 2022, où l'équipe devra affronter l'expérimentée Tunisie, la question méritait d'être posée. Elle a été adressée à Fousseni Diawara, l'entraîneur adjoint. "Je ne sais pas si nous devons sacrifier des principes de jeu qui nous ont permis de nous qualifier pour la Coupe du monde, mais nous devrons mieux gérer nos émotions. Nous devrons être forts mentalement, aussi bien avant que pendant le match. Ce groupe doit évoluer dans ce sens. Nous avons vu que nous sommes capables de proposer du jeu et d'avoir une bonne organisation défensive, nous devons améliorer notre efficacité, ce que nous n'avons pas réussi à faire contre la Guinée équatoriale". Le programme de travail est clair.