Noah jugé pour racket

Noah jugé pour racket

C'est une affaire lunaire qui est jugée au tribunal de Versailles. Il s'agira de déterminer si Yannick Noah a escroqué un fan en lui vendant l'une des raquettes avec lesquelles il a remporté Roland-Garros en 1983.

La fraude présumée remonte à l'année 1986. A l'époque, une vente aux enchères avait été organisée sur TF1 au profit de l'association Care France, dont la vice-présidente était alors la mère de Yannick Noah. Fan de tennis, Pierre a offert ce soir-là 12.000 francs (ce qui correspond aujourd'hui à près de 3.300 euros selon le barème de l'Insee) et a ainsi acquis une raquette de tennis Le Coq Sportif appartenant à Yannick Noah. Cette raquette est particulièrement précieuse puisqu'elle a permis au Français de remporter les Internationaux de France en 1983.

Bien que la raquette ait été accompagnée d'un certificat d'authenticité rédigé par le tennisman lui-même, l'acheteur a eu la désagréable surprise de recevoir en 2017 un avis contraire et contrarié. C'est à Drouot, la célèbre maison de vente parisienne, que Pierre, alors en quête d'argent pour payer les frais médicaux de sa femme malade, a appris que l'accessoire n'avait jamais été utilisé par Yannick Noah lors de son Roland-Garros victorieux. Ce jugement l'incite aujourd'hui à demander réparation devant les tribunaux.

Une affaire "prescrite" ?

Pour Me William Bourdon, qui représente l'ancien capitaine des équipes de France de Coupe Davis et de Fed Cup devant la deuxième chambre du tribunal de Versailles, "l'affaire est prescrite". "La procédure a été engagée plus de 30 ans après les faits. Le plaignant initial aurait découvert la "supercherie" plus de 30 ans après les faits ? C'est absurde", écrit l'avocat dans un e-mail à 20 Minutes. Comme souvent dans les procédures visant des personnalités publiques, la plainte est mercantile et opportuniste". Le plaignant demande "plus de 30.000 euros de dommages et intérêts", souffle Me Bourdon. Le jugement est attendu pour le 2 avril.