C'est plus fort que lui. Novak Djokovic refuse catégoriquement de se faire vacciner, contre le Covid-19 comme contre tout autre virus. Cette philosophie est liée à la relation que le Serbe entretient depuis toujours avec son corps. Lorsqu'il s'agit de son corps, le numéro un mondial examine le moindre détail. Il estime qu'il doit sa position actuelle précisément à cette minutie dont il fait preuve à chaque fois qu'il prend une décision concernant sa santé. Cela le conforte dans sa volonté de ne pas se faire vacciner pour le moment. Il s'en est expliqué jeudi dans le quotidien sportif français L'Equipe, où il a pour la première fois évoqué ses raisons et ses motivations, sans pouvoir jurer qu'il ne consentira pas un jour à franchir ce pas. "J'ai pris la décision de ne pas me faire vacciner sur la base de toutes les informations disponibles sur le vaccin. C'est ma position. Est-ce que cela va changer ou pas ? Je ne sais pas, tout évolue assez vite, on le voit dans les décisions de certains gouvernements. Pour l'instant, je n'ai pas l'impression d'en avoir besoin pour protéger mon corps, et je n'ai pas non plus l'impression d'être une menace pour les autres. Que l'on soit vacciné ou non, on peut toujours transmettre le virus. C'est ma position et ce qui vient après, mon esprit est totalement ouvert. Tout est possible", explique le "Djoker", qui s'est également longuement expliqué sur les raisons pour lesquelles il prend autant soin de son corps.
"Constamment à la recherche de la perfection de mon corps"
"Mon corps est mon outil, mon principal atout. En tant que sportif de haut niveau, je dois en prendre soin pour être compétitif et constant. Je suis constamment à la recherche de moyens de perfectionner mon corps, d'améliorer mes performances, d'augmenter les capacités de mon corps, de devenir plus rapide, plus endurant, plus dynamique, plus flexible et plus souple, et c'est pourquoi j'ai encore plus de résultats. C'est l'approche que j'ai adoptée depuis plus de vingt ans... Chaque décision que je prends lorsque je dois apporter quelque chose à mon corps est évaluée de manière très stricte. Par moi, bien sûr, mais aussi par les gens qui m'entourent (...) On ne peut pas me forcer à faire quelque chose. Dans ma vie, j'ai toujours mis en avant ce concept d'indépendance, avec la liberté de vraiment choisir le meilleur pour sa vie. Probablement parce que j'ai grandi en devant faire des choix. J'ai choisi de vivre cette vie, non seulement parce que je sais que cela aide mes performances, mais aussi parce que cela m'aide à rester en bonne santé, parce que cela me fait me sentir bien dans tout ce que je fais. Cela permet à mon cerveau de mieux fonctionner, à mon corps de mieux récupérer, à moi de courir avec mes enfants, etc. Et cela me permet aussi de me sentir mieux sur le plan émotionnel. Pour moi, c'est un mode de vie. J'y pense 24 heures sur 24 (...) J'essaie de prendre soin de mon corps tout le temps". Il avait ainsi hésité pendant deux ans à se faire opérer (une intervention qu'il a finalement subie en 2018) lorsque son coude droit nécessitait un passage sur le billard.
"Je veux être le seul propriétaire de mon club"
"Je n'aime pas les opérations, j'espère vraiment ne plus en subir dans ma vie. Et je fais tout pour que cela n'arrive pas", a déclaré le grand absent du dernier Open d'Australie, qui a récemment admis qu'il pourrait manquer d'autres tournois du Grand Chelem à l'avenir s'il devait absolument se faire vacciner pour pouvoir les disputer. Toujours en raison de ce soin presque irrationnel qu'il accorde à son corps. "Personne sur cette terre ne connaît mon corps mieux que moi. Je veux être le seul propriétaire de mon corps. Si je ne comprends pas suffisamment mon corps, c'est comme si je cédais l'autonomie de celui-ci à quelqu'un d'autre". Si l'homme aux 20 titres du Grand Chelem ne cache pas qu'il ne prendrait jamais de décision contraire à ce qu'il souhaite pour son corps, il nie farouchement "être soumis à certaines influences", comme beaucoup le rapportent. "Comme tout le monde, je consulte des médecins de la médecine traditionnelle. Beaucoup d'entre eux. Des spécialistes en pneumologie, en immunologie, en Serbie, en France, en Suisse, aux États-Unis ... Je les écoute et avec mes connaissances sur mon corps, je fais ma propre analyse et je prends des décisions". Au risque de nuire à sa carrière, comme ce fut le cas en janvier à Melbourne, où les exigences et la connexion du Serbe avec son corps ont conduit l'Australie à lui claquer la porte au nez.