A sept journées de la fin de la Serie A, le suspense reste entier quant au successeur d'Antonio Conte, qui a remporté le titre avec l'Inter l'an dernier après l'avoir obtenu trois fois avec la Juve (de 2012 à 2014).
Pioli, le "normal one
Certains pensaient que Stefano Pioli ne serait que de passage à l'AC Milan en arrivant en octobre 2019 sur un véritable banc de touche où les entraîneurs allaient et venaient depuis dix ans sans jamais réussir à remettre sur les rails un club qui naviguait loin de son glorieux passé. Mais l'ancien défenseur de la Juventus et de la Fiorentina, devenu entraîneur en Serie B puis en Serie A (Bologne, Lazio, Fiorentina), a réussi à redonner aux Rossoneri un plaisir de jouer et une âme.
Sans grands discours ni coups de menton, Pioli a misé sur les jeunes joueurs dénichés par Paolo Maldini et a géré en douceur la star Zlatan Ibrahimovic (40 ans). Bien que son départ ait été acté à l'été 2020, les bons résultats obtenus après la saison ont incité les dirigeants à le conserver. Après avoir retrouvé la Ligue des champions en terminant deuxième l'année dernière, le Milan n'a jamais été aussi proche de son premier Scudetto depuis 2011. Pioli peut remporter à 56 ans son premier titre d'entraîneur, après avoir été champion d'Italie en 1986 en tant que joueur avec la Juve de Michel Platini.
Spalletti, l'expérimenté
Les titres ne manquent pas à Luciano Spalletti : deux coupes d'Italie (2007, 2008) et une supercoupe (2007) avec la Roma, ainsi que deux championnats russes avec le Zenit Saint-Pétersbourg (2010, 2012). Le Scudetto, en revanche, lui a échappé jusqu'à présent : quatre fois deuxième avec la Roma et deux fois quatrième avec l'Inter Milan. Naples peut combler cette lacune dans son CV, ce qui ferait de Spalletti l'entraîneur le plus âgé (63 ans) à remporter un Scudetto, devant Maurizio Sarri, qui remportera le titre en 2020 à l'âge de 61 ans.
Après les tensions entre l'explosif Gennaro Gattuso et l'ombrageux président Aurelio De Laurentiis, qui avaient perturbé la saison dernière, terminée sans qualification pour la C1 (5e place), le mérite de "Lucio" est d'avoir ramené le calme au sein du club grâce à son expérience et son ton posé. Malgré les nombreuses blessures de l'hiver, Naples n'a pas perdu son sang-froid et est resté compact (meilleure défense) pour rester dans la course, ne perdant qu'une seule fois lors de la deuxième partie de saison. Le rêve de toute une ville de redevenir roi d'Italie pour la première fois depuis les deux scudetti de l'idole Maradona (1987, 1990) a semblé le réaliser.
Inzaghi, l'ambitieux
Même si l'aventure en Ligue des champions s'est terminée en huitièmes de finale contre Liverpool, Simone Inzaghi peut encore tout rafler au niveau national pour ses débuts sur le banc des Nerazzurri. Après la Supercoupe arrachée à la Juventus, l'homme de 46 ans peut soulever une deuxième coupe d'Italie (après celle de 2019 avec la Lazio) et surtout son premier Scudetto en tant qu'entraîneur (il l'a remporté en tant que joueur avec la Lazio en 2000). Jusqu'au début du mois de février, le championnat lui semblait promis, puisqu'il avait réussi à maintenir l'Inter, champion en titre, aux standards élevés fixés par Antonio Conte. Mais la défaite dans le derby milanais (1-2), grâce à un doublé d'Olivier Giroud, a enrayé la machine.
L'Inter, qui occupait la troisième place avant le sprint final, a toutefois montré qu'elle ne baisserait pas les bras en battant difficilement la Juventus (1-0) le week-end dernier. L'entraîneur bianconero, "Max" Allegri, est toujours "favori" sur le papier en raison d'un calendrier plus favorable.