Deux éliminations en Supercoupe d'Espagne et en Coupe du Roi (huitièmes de finale), déjà sept défaites en Liga et 34 buts encaissés en 25 matches, le tout malgré les 77 millions d'euros dépensés au mercato ? Le champion d'Espagne en titre a perdu de sa superbe. Depuis fin novembre, la saison de l'Atlético est en dents de scie. Et après chaque déception, Simeone est apparu en conférence de presse pour affirmer que "le principal coupable" était lui-même. La saison dernière, l'entraîneur argentin de l'Atlético avait réussi à adapter son système de jeu ultra-défensif aux caractéristiques de ses nouveaux talents offensifs (Marcos Llorente, Joao Felix, Luis Suarez...) et à mener son équipe au titre de champion d'Espagne. Mais cette saison, le "Cholo" a du mal à trouver la clé.
"Nous allons garder Simeone"
En décembre, l'Atlético a concédé quatre défaites en Liga, un nombre jamais atteint sous l'ère Simeone. Et plus récemment, l'amère défaite 4-2 au Camp Nou contre le Barça le 6 février, combinée à la défaite 1-0 à domicile contre la lanterne rouge Levante mercredi, ont semé le doute chez les Rojiblancos. Selon la radio espagnole Cadena Ser, les dirigeants de l'Atlético Madrid envisageraient de chercher un remplaçant à Diego Simeone à la fin de la saison. Cette information, inédite depuis le début du règne du "Cholo" sur le banc des Rojiblancos en 2011, est démentie par le club. "Le fait que Simeone ne soit plus l'entraîneur de l'Atlético Madrid ne nous est même pas venu à l'esprit. Il ne serait ni juste ni logique de chercher un autre entraîneur. Nous allons garder Simeone encore un moment", a coupé court le président Enrique Cerezo à la radio Cadena Cope dans la nuit de lundi à mardi.
Vendredi, avant l'entraînement, Miguel Angel Gil Marin, actionnaire majoritaire et directeur général du club, a réuni les joueurs et la direction pendant 20 minutes au centre d'entraînement de l'Atlético à Majadahonda (banlieue ouest de Madrid) afin de discuter de la situation et de motiver les joueurs pour le sprint final de la saison. Dans une déclaration publiée sur le site web du club, Gil Marin s'est dit "calme" : "Nous avons le devoir de garder la tête froide et d'analyser la situation dans le calme. Ce n'est pas la première fois que nous vivons une telle situation.
"La soif de victoire"
En effet. En plein milieu de la saison 2019/2020, la pandémie de Covid-19 et le premier confinement étaient venus donner aux Rojiblancos un temps de repos nécessaire. Lorsque les compétitions ont repris l'été suivant, les Madrilènes étaient passés de la sixième à la troisième place de la Liga pour décrocher une place qualificative pour la Ligue des champions.
"Cela faisait un moment que nous avions souffert défensivement, dans des situations où nous étions à l'aise auparavant. Mais nous avons réussi à retrouver de l'assurance et, en plus, l'équipe est talentueuse et marque des buts", a réagi Simeone à la victoire de l'Atlético contre Osasuna samedi (3-0), qui a redonné de l'élan à tout le club à quatre jours des retrouvailles avec Cristiano Ronaldo et Manchester United. "Le coup de massue (contre Levante, ndlr) nous a fait mal. Mais en l'espace de quelques jours, il y a eu une très bonne réaction. Cette équipe a toujours faim de victoire", a souligné Simeone.
Les Colchoneros se calment
L'entraîneur le mieux payé d'Espagne (40,5 millions d'euros bruts par an selon la presse), qui a également remporté le plus de titres dans l'histoire de l'Atlético, dont deux Ligue Europa (2012, 2018), a prolongé son contrat l'été dernier jusqu'au 30 juin 2024. Partira-t-il avant ? Restera-t-il plus longtemps ? Le duel de mercredi contre les Mancuniens apportera les premières réponses.