A minuit, la C1 des clubs européens aura perdu l'un de ses plus illustres prétendants : le grand Real, détenteur du record de 13 titres, ou la puissance montante parisienne, qui rêve d'une première étoile, avec son étoile Mbappé, qui devrait tenir sa place malgré un coup au pied. Tant les Madrilènes que les Parisiens abordent ce match comme une finale, car il s'agit d'un tournant dans leur saison, entre la chance d'atteindre les quarts de finale et la désillusion d'une élimination précoce. "C'est un match coupé, une finale", a déclaré l'entraîneur du PSG Mauricio Pochettino.
Le Real de Karim Benzema et Vinicius doit marquer des points pour rattraper le retard accumulé au match aller, que le PSG avait nettement dominé. Messi a toutefois manqué un penalty, exposant ainsi les Rouge et Bleu au risque de voir les Espagnols répliquer. "C'est une situation 50-50", a prévenu la superstar Neymar. Mbappé, qui a ouvert le score au Parc des Princes dans les arrêts de jeu, sera à nouveau l'un des protagonistes de la soirée à l'Estadio Santiago-Bernabéu. Bien qu'il ait été victime d'une grave blessure au pied gauche lundi à l'entraînement, ce qui laissait craindre une possible absence, le buteur "allait bien", comme l'a assuré Pochettino mardi.
Pochettino : "C'est un match coupé, une finale".
La question de son avenir constitue l'une des intrigues de cette superproduction européenne qui tient en haleine les fans des deux camps. La "Maison Blanche" espère recruter l'été prochain le joueur (23 ans), dont le contrat expire en juin, mais les dirigeants parisiens tentent toujours de le convaincre de prolonger. "Il n'y a aucun joueur au monde qui ne veut pas jouer avec lui", a assuré le milieu de terrain madrilène Luka Modric. Au-delà de l'avenir de son meilleur joueur, le PSG joue très haut. Sportivement, il doit confirmer qu'il a les épaules assez solides pour jouer le titre, objectif suprême de son propriétaire qatari.
La défaite à Nice (1-0) samedi en championnat a rappelé la fragilité d'une équipe qui n'a pas encore gagné un seul match de C1 à l'extérieur cette saison (2 nuls, 1 défaite). Mais Paris a montré au match aller qu'il pouvait se rattraper quand il le fallait. La perspective de jouer la finale "à domicile", au Stade de France, à quelques kilomètres seulement de leur Parc des Princes, devrait donner aux Parisiens une "motivation supplémentaire", selon Pochettino. Cependant, depuis que Dortmund a été sacré champion en 1997 à Munich, aucune équipe n'a réussi à remporter le titre en jouant la finale dans son propre pays. C'est dire l'ampleur de la tâche qui attend les coéquipiers de Marquinhos. "Si nous jouons ensemble, nous avons des possibilités de gagner, pas seulement le match, mais plus", est convaincu Neymar.
Prestige
Pour le PSG, la qualification est aussi une question de prestige. Le club, qui vient d'ouvrir une boutique sur la très chic Cinquième Avenue à New York, a besoin d'un succès de prestige pour continuer à attirer de nouveaux fans. Et quoi de mieux que de se qualifier aux dépens de la "Maison Blanche", dont le président Florentino Pérez a vu son homologue parisien Nasser Al-Khelaïfi s'opposer à l'idée d'une superligue, une compétition dissidente que plusieurs grands clubs européens envisagent. Paris rêve de qualification, mais Madrid a également de grandes ambitions. Leaders de la Liga, les coéquipiers de Karim Benzema ont tout pour faire tomber le PSG, malgré l'absence de Casemiro et de Ferland Mendy pour cause de suspension.
L'abolition de la règle du but à l'extérieur depuis cette saison pourrait leur donner un avantage, puisqu'une victoire 2-1, par exemple, enverrait les deux équipes en prolongation, alors que le PSG s'y était qualifié l'an dernier. "Notre plan est de faire un match complet, de bien défendre, de bien jouer avec et sans le ballon. Nous devons être intelligents", prévient l'entraîneur du Real Carlo Ancelotti.