"Il ne s'agit pas de dire que la gestion de l'équipe précédente est meilleure ou pire", a déclaré l'avocat du club catalan, Jaume Campaner, en présentant lors d'une conférence de presse les résultats de l'audit financier commandé par la nouvelle direction des Blaugrana. "Il s'agit de signaler à l'autorité compétente (...) une série d'actes criminels graves", a poursuivi l'avocat, assurant qu'il n'avait "aucun doute" sur le fait que les faits mis en lumière par le rapport relevaient du "droit pénal". Le rapport, rédigé par le cabinet Kroll, a été commandé par le président Joan Laporta, qui prendra ses fonctions de président du FC Barcelone en mars 2021. Il doit faire la lumière sur les éventuelles irrégularités commises par son prédécesseur Josep Maria Bartomeu. Les faits mis en lumière par l'audit sont "indiscutables", a souligné Laporta mardi, évoquant notamment des "paiements sans objet", des "paiements avec un objet erroné" et des "paiements disproportionnés". "Les personnes" à l'origine de ces faits "devront en rendre compte", a-t-il ajouté.
Ce rapport, dont le contenu n'a été que partiellement révélé, avait conduit l'association à porter plainte mercredi dernier contre l'ancienne direction du club. Cette plainte a eu pour conséquence l'ouverture d'une enquête préliminaire par le parquet de Barcelone. "Le club devait protéger ses intérêts", a souligné Jaume Campaner mardi. Joan Laporta a ajouté : "Nous ne voulions pas être complices", assurant que l'ancienne direction avait laissé le Barça dans une "situation ruineuse". La nouvelle direction du club cloue régulièrement au pilori la gestion de l'ancien président Josep Maria Bartomeu, qui a finalement démissionné sous la pression en octobre 2020.
"Faillite comptable"
Lors de la présentation d'un premier audit interne en octobre, le directeur général du club catalan, Ferran Reverter, avait affirmé que le club était "en faillite comptable" à l'arrivée de la nouvelle direction en mars. "Si le club avait été une SAD (société anonyme sportive), cela aurait été un motif de dissolution", a souligné Reverter, évoquant une dette de 1,35 milliard d'euros, des problèmes de liquidités et une énorme masse salariale. A l'époque, le directeur général du Barça avait annoncé une nouvelle "expertise" qui devait "aller encore plus loin". Il s'agit "essentiellement de rechercher d'éventuelles irrégularités", avait-il expliqué. Ferran Reverter avait alors parlé d'une "gestion néfaste" et estimé que l'ancienne direction du FC Barcelone avait "acheté des joueurs en se coupant de la réalité".
"Personne ne s'est demandé si nous pouvions les payer. La nuit où nous avons recruté (Antoine) Griezmann, ils ont réalisé qu'il n'y avait pas d'argent pour le recruter et ils ont dû demander de l'argent à un autre fonds", a-t-il déclaré à propos de l'engagement scellé en 2019 en échange de 120 millions d'euros à l'Atlético Madrid. L'international français est depuis retourné à l'Atlético. Le directeur général du Barça avait également pointé du doigt des commissions particulièrement élevées et inhabituelles pour les intermédiaires sur les transferts de joueurs, "entre 20 et 30 %, alors qu'elles tournent habituellement autour de 5 %".
Ces critiques ont été rejetées par Josep Maria Bartomeu, qui a attribué les pertes du club à la crise de Covid 19. "Notre direction a été très sérieuse et responsable", a déclaré au journal Mundo Deportivo celui qui a été président du Barça de 2014 à 2020. Le FC Barcelone, qui a clôturé la saison 2020-2021 avec une perte nette de 481 millions d'euros, est en proie à de graves problèmes financiers. Il espère toutefois pouvoir clôturer l'exercice 2021-2022 avec un petit bénéfice de cinq millions d'euros. Depuis l'arrivée de Laporta, qui a déjà été président du club de 2003 à 2010, la masse salariale du Barça a été réduite à 155 millions d'euros, alors qu'elle devait encore s'élever à 759 millions d'euros en mars 2021.
Aubameyang à la recherche d'un but :