Comme un clic. Il a manifestement fallu un rapport d'Amnesty International pour que les joueurs et le personnel de l'équipe nationale de football anglaise prennent conscience de ce que peut signifier l'organisation d'une Coupe du monde par une nation comme le Qatar. Jusqu'à présent, les Norvégiens étaient de loin les plus critiques, mais les Three Lions ont maintenant sorti les griffes après avoir été informés cette semaine par l'ONG d'un briefing.
Quand on nous a donné ce briefing, qui était vraiment détaillé, c'était assez choquant et bouleversant", a déclaré le milieu de terrain de Liverpool Jordan Henderson, cité par le Guardian. C'est vraiment terrible quand on voit certains des problèmes qui y sont apparus et qui perdurent encore aujourd'hui. En tant qu'équipe, nous sommes en train d'assimiler tout cela et de proposer des idées sur ce que nous voulons faire à l'avenir, car c'est une occasion d'attirer peut-être l'attention sur les problèmes et d'utiliser nos voix pour apporter des changements positifs. Tout ce que nous décidons de faire sera critiqué et ne sera jamais suffisant, mais nous le faisons pour essayer de faire une différence. Je pense que tout le monde sait que nous sommes contre la discrimination. Le football est fait pour tout le monde !"
Y aller pour mieux dénoncer
L'équipe d'Angleterre prévoit notamment de rédiger un message collectif pour dénoncer les actions du Qatar contre les droits des femmes, la communauté LGBTQ+ et les tristement célèbres travailleurs migrants qui sont morts par milliers sur les chantiers de la Coupe du monde 2022 (près de 6500 entre 2010 et l'hiver 2021, selon les autorités du Sri Lanka, du Népal, du Bangladesh, de l'Inde et du Pakistan).
Il n'est toutefois pas question de boycotter le tournoi. L'entraîneur de l'équipe d'Angleterre, Gareth Southgate, a déclaré : "Je comprends que les discussions que la fédération anglaise a eues avec des organisations comme Amnesty aboutissent à la conclusion qu'il y aurait plus d'impact si nous participions afin d'attirer l'attention sur ces choses. Quoi que nous fassions, nous serons critiqués. Mais nous ferons de notre mieux. Nous avons le pouvoir de faire quelque chose - et peut-être même avec d'autres nations européennes".