Gabon : le président de la fédération sous les verrous !

Gabon : le président de la fédération sous les verrous !

Le président de la Fédération gabonaise de football, Pierre-Alain Mounguengui, a été incarcéré à Libreville dans le cadre de l'enquête sur le scandale de pédophilie qui touche le football gabonais.

Coup de tonnerre au Gabon ! En garde à vue depuis jeudi, le président fraîchement réélu de la Fédération gabonaise de football, Pierre-Alain Mounguengui, a été placé en détention provisoire mercredi à la prison centrale de Libreville. Une première audience devrait avoir lieu dans une dizaine de jours. Le patron de la Fegafoot avait été convoqué jeudi par la police de son pays après avoir été rattrapé par le "Capellogate" (du surnom de l'un des éducateurs mis en cause, ndlr), une série de révélations d'actes pédophiles dans le football du pays. Accusé par certains d'avoir couvert ces actes graves avant sa réélection, l'homme de 64 ans se trouvait depuis lors entre les mains des limiers de la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire (DGCISM).




Les conséquences du "Capellogate".


Depuis fin 2021, le "Capellogate" secoue le football gabonais. Ce scandale porte le nom de Patrick Assoumou Eyi, dit "Capello", accusé d'avoir "violé, formé et exploité" de nombreux garçons lorsqu'il était entraîneur des moins de 17 ans du Gabon jusqu'en 2017, puis directeur technique de la Ligue de l'Estuaire - les championnats de jeunes. "Le réseau remonte aux années 1990. Il ressort de cette enquête qu'il y a plusieurs centaines de victimes pour ce seul homme, qui aurait par ailleurs placé d'autres joueurs mineurs auprès d'autres personnalités du football gabonais", expliquait à l'époque le journaliste d'investigation français Romain Molina, coauteur de l'enquête, dans une interview à France 24.


La Fégafoot sans président


Pierre-Alain Mongueungui n'est pas le premier dirigeant du football gabonais à être compromis. Le 25 janvier, le superviseur de l'équipe nationale, Serge Hamed Mombo, a été arrêté par la police gabonaise alors qu'il descendait de l'avion à l'aéroport Léon-Mba de Libreville. Il avait été réélu pour un troisième mandat après avoir refusé une nomination au poste d'inspecteur général de la fonction publique. Lâché par le palais présidentiel, le responsable se trouve sous les verrous. D'autres têtes pourraient tomber dans le cadre de l'enquête. Entre-temps, la Fédération gabonaise de football se retrouve sans président.