Bleues : Wendie Renard, la capitaine règne à nouveau

Bleues : Wendie Renard, la capitaine règne à nouveau

Wendie Renard, de retour chez les Bleues après une blessure à l'automne, profite enfin pleinement de son brassard de capitaine de l'équipe de France, récupéré en septembre, un rôle de leader qu'elle a pris à cœur cette semaine sur et en dehors de la pelouse.

Avant le match amical contre le Brésil samedi (21h10) à Caen dans le cadre du Tournoi de France, la défenseuse de l'Olympique lyonnais est sur tous les fronts. Sur le terrain, elle a largement contribué à la démonstration contre la Finlande (5-0) mercredi, marquant de la tête ses 30e et 31e buts en sélection, ce qui la place au 8e rang des meilleures buteuses tricolores, juste devant son aînée Elise Bussaglia. En coulisses, la capitaine a assumé son rôle de modèle pour les plus jeunes et n'a pas hésité à se présenter devant la presse pour désamorcer les questions soulevées par la convocation en équipe nationale de Kheira Hamraoui, dont l'entente avec certaines coéquipières du Paris SG laisse à désirer depuis l'attaque à la barre de fer au centre en novembre. "C'est vrai qu'il y a des problèmes, ce n'est pas le seul, même dans le passé", a-t-elle reconnu en début de semaine, sans éluder ce dossier épineux. Mais l'essentiel est que nous restions sur la même longueur d'onde (...), que nous allions tous dans la même direction", sans "être alarmistes".

Un brassard "inattendu

Joignant le geste à la parole, la joueuse de 31 ans, qui s'est imposée au Havre face à une faible équipe finlandaise, a souligné que cette victoire n'était "pas un objectif" et que les Bleues avaient encore "une marge de progression" jusqu'à l'Euro en Angleterre (du 6 au 31 juillet). Le rôle de capitaine fédérateur, la Martiniquaise l'endosse quotidiennement à Lyon, où elle a tout gagné (7 titres en Ligue des champions). En équipe de France, Renard a pourtant longtemps dû se contenter d'un autre statut, conséquence d'une relation très froide avec la sélectionneuse Corinne Diacre, qui l'avait privée de son brassard lors de sa nomination en 2017 au profit d'Amandine Henry.

Plus de quatre ans plus tard, le courant ne passe plus entre Henry et Diacre et cette dernière décide en septembre dernier de redonner les clés à la longue intérieure, à la surprise générale mais pour le plus grand plaisir du président de la Fédération française Noël Le Graët, admiratif de celle qu'il considère comme "la meilleure joueuse du monde à son poste". Cette décision, que Renard avait alors qualifiée d'"inattendue au vu de notre relation et de notre passivité", a obligé la Lyonnaise à "mûrir sa réflexion" avant d'accepter au nom du "groupe France".

"Capitaine naturelle"


Ce coup de théâtre de septembre a coïncidé avec une blessure pour Renard, touchée à la cuisse droite en Slovénie peu après son premier match en tant que nouvelle capitaine. La Lyonnaise a alors déclaré qu'elle renonçait aux deux rassemblements suivants. "C'est vrai que la première partie de saison a été frustrante (...) J'ai dû travailler beaucoup plus pour revenir en forme", a reconnu la joueuse aux 127 sélections. "Je retrouve un groupe qui est le même que celui que j'ai quitté en septembre, avec toujours autant de sourires ... et du travail". Entre-temps, les Françaises, privées de leur défenseuse numéro 1, avaient réalisé un parcours sans faute, remportant tous leurs matches. La place de Renard dans l'effectif était pourtant bien gardée, dans un groupe où son statut est indiscutable.

"Wendie est une capitaine naturelle, elle a beaucoup, beaucoup d'expérience, elle connaît le groupe et parle vraiment à tout le monde. Sur le terrain, c'est une meneuse", assurait en octobre à l'AFP Aïssatou Tounkara, également défenseure centrale. "J'ai une grande capitaine à mes côtés, qui me parle beaucoup", a complété mercredi sa coéquipière Melvine Malard. Le deuxième mandat de la "capitaine Wendie" débute avec une sérénité bienvenue pour un groupe tricolore régulièrement secoué ces derniers mois.