Deux mois après la défaite contre le Cameroun, l'élimination de la Coupe du monde au Qatar était encore dans toutes les têtes lorsque Djamel Belmadi a tenu une conférence de presse lundi à l'occasion des premiers matchs des éliminatoires de la CAN 2023 contre l'Ouganda et la Tanzanie. Le sélectionneur, qui se trouvait pour la première fois devant des journalistes algériens depuis le désastre de Blida, était moins virulent que lors de ses dernières sorties médiatiques, que ce soit dans une vidéo de la fédération ou au micro de RMC Sport.
Qui a soutenu l'équipe ?
Bien qu'il ait une nouvelle fois pointé du doigt l'arbitrage de Bakary Gassama, le milieu de terrain s'est également attaqué aux médias locaux, coupables selon lui de ne pas avoir suffisamment soutenu l'équipe nationale. "Le problème existe depuis 2019, lorsque l'arbitre a été suspendu pour trois mois contre la Zambie, ce qui est une blague, car il y a trois mois entre deux échéances internationales. Il y a aussi eu le match au Botswana, où il y a eu des attentats, le match contre le Burkina à Marrakech, le match aller au Cameroun, où Bensebaini a été averti pour une touche... Qui a soutenu l'équipe ? Personne, sauf le peuple. Je suis désolé, mais vous (les journalistes) n'avez pas fait votre travail. En France, il y a eu récemment un problème avec un joueur et vous le savez très bien, c'était un gros truc et tout le monde en a parlé", a-t-il déclaré en référence à la polémique autour d'Idrissa Gueye, qui avait refusé de jouer contre Montpellier parce qu'il ne voulait pas porter un maillot avec le drapeau arc-en-ciel pour protester contre l'homophobie.
Il y a beaucoup de colère en moi
Djamel Belmadi, marqué par la déception face aux Lions indomptables, veut croire que cette défaite, et notamment cette grossière erreur défensive dans les derniers instants du match, servira de leçon à ses joueurs. "Il y a beaucoup de colère en moi, mais je vais m'en servir pour repartir de l'avant. Je n'ai pas du tout aimé la manière dont le dernier match s'est déroulé, en particulier la fin. Les joueurs et moi garderons cette douleur toute notre vie", a-t-il déclaré, ajoutant : "Nous avons le sentiment que le camp d'entraînement se déroulera dans de bonnes conditions, mais nous devons prendre les bonnes décisions et utiliser les meilleurs éléments à chaque poste. Quand je suis arrivé en 2018, c'était le chaos. Nous avons dû construire un groupe sain et changer certains joueurs".
Nous étions invaincus depuis quatre ans
Et le natif de Champigny-sur-Marne de rappeler les coups d'éclat des Fennecs avant cette maudite année 2022 : "On était invaincus depuis quatre ans, proches d'un record mondial, même si les éternels ennemis l'ignorent. Et puis on a gagné un trophée, quelque chose de nouveau à part 1990", a-t-il martelé. Nous n'avions jamais battu le Cameroun, et nous les battons à domicile. Si tu regardes les dix matches de barrage, c'est soit des buts contre leur camp, soit des penalties, soit des 1-0... Sauf peut-être le match retour du Maroc, qui gagne par quatre buts".