Djamel Belmadi, qui était resté silencieux dans les heures qui ont suivi la défaite contre le Cameroun en barrage retour pour la Coupe du monde au Qatar, a fait une entrée tonitruante dimanche pour son retour sur le devant de la scène. Longuement interrogé par la chaîne de la fédération, le sélectionneur algérien ne s'est pas contenté d'annoncer la suite de son aventure à la tête des Fennecs ou de décrire son projet pour l'avenir. L'ancien milieu de terrain s'en est également pris violemment aux arbitres africains en général et à Bakary Gassama, l'arbitre du match contre les Lions indomptables, en particulier.
"Je vous dis que cela fait trois ans que je traite l'arbitre de loup sur la base de faits, ce qui n'est pas dans mes habitudes ni en tant que joueur ni en tant qu'entraîneur. C'est une catastrophe en Afrique", a-t-il déclaré avant d'ajouter : "Chez nous, il faut gérer les arbitres et les infrastructures, les responsables auraient dû s'y intéresser avant tout. On construit certes des terrains et des stades ici et là, mais le niveau des arbitres est encore très loin d'être élevé. Pour moi, nous sommes, et tout le continent y compris, dans une ère préhistorique au niveau de l'arbitrage".
Nous allons nous battre contre tous les arbitres
Et le natif de Champigny-sur-Marne de se montrer encore plus virulent lorsqu'il s'agit de Bakary Gassame. Plus jamais de la vie nous n'accepterons que deux trois personnes complotent contre notre pays", a tonné Belmadi dans une interview accordée aux médias de la fédération. Nous ne verrons plus jamais un tel arbitre plonger un pays dans le malheur", a-t-il déclaré, ajoutant : "Je lui ai dit qui il était. Je n'ai pas apprécié que nous acceptions ce genre de choses. Nous, quand nous allons dans ces pays, quand nous allons en Afrique, ce n'est pas ce traitement de faveur que nous recevons". Cette déclaration a suscité l'émoi sur le continent. Il a enlevé l'espoir à tout un peuple et nous le laissons ainsi. Je ne dis pas qu'il faut tuer...". Une menace de mort à peine voilée pour certains.
Mais cette violente sortie pourrait s'avérer néfaste pour les fennecs à l'avenir. C'est en tout cas l'avis de Charaf-Eddine Amara, le président démissionnaire de la fédération algérienne. Du moins si l'on en juge par les propos qu'il a tenus au lendemain du match contre le Cameroun, même s'il a qualifié l'arbitrage de Bakary Gassama de "scandaleux". "J'ai l'impression que les arbitres portent le chapeau. Chaque fois que nous désignons un arbitre, nous lançons une polémique ! C'est une confédération, nous allons prendre tous les arbitres sur le dos si nous insultons le monde entier", a-t-il déclaré. Calmons le jeu ! Que les arbitres aiment l'Algérie ou un autre pays n'en fait pas un motif de refus ! Nous ne sommes pas seuls sur ce continent". Djamel Belmadi n'a visiblement pas écouté son président....
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