Allemagne : en pleine reconstruction
L'Allemagne, qui a été renvoyée chez elle dès la phase de groupes en 2018, est invaincue en neuf matches depuis l'arrivée de Hansi Flick après l'Euro. L'ancien entraîneur du Bayern compte sur l'ossature munichoise (Neuer, Kimmich, Goretzka, Müller, Sané, Gnabry) pour revenir au premier plan. La défense est plus instable, avec une paire Nico Schlotterbeck-Antonio Rüdiger qui n'est pas encore consolidée, et l'identité de l'avant-centre n'est pas claire, Flick ayant essayé les deux compatriotes de Chelsea Timo Werner et Kai Havertz.
Angleterre : un manque de repères
Le finaliste du dernier Euro manque de repères. La victoire amicale laborieuse contre la Suisse (2-1) n'a pas apporté beaucoup d'enseignements, celle contre la Côte d'Ivoire (3-0), qui n'était plus que dix quelques jours plus tard, encore moins. La saison décevante d'Harry Maguire, les problèmes physiques de John Stones et Kyle Walker ainsi que l'absence de Ben Chilwell tout au long de la saison font de la défense le probable talon d'Achille de l'équipe de Gareth Southgate, qui s'appuiera surtout sur son attaque avec Harry Kane, Phil Foden, Mason Mount et Jack Grealish, qui semble avoir enfin digéré son transfert à City.
Argentine : tout est en ordre
Après une élimination en huitièmes de finale de la Coupe du monde 2018 (3-4 contre la France), perçue comme une catastrophe, l'Albiceleste a progressivement reconstruit un groupe, une identité de jeu et un moral sous la houlette de l'inattendu Lionel Scaloni, qui n'avait jamais dirigé d'équipe professionnelle auparavant. Avec de nouveaux indiscutables comme le gardien Emiliano Martinez (Aston Villa), le défenseur Cristian Romero (Tottenham Hotspur) ou l'attaquant Lautaro Martinez (Inter Milan) aux côtés d'Angel Di Maria et de Lionel Messi, l'Argentine a mis fin à une attente de 28 ans et a remporté la Copa América en 2021 contre le Brésil. Tous les feux sont au vert et l'enthousiasme du public est palpable, même si l'apparence de Messi, qui aura 35 ans en juin, laisse un point d'interrogation.
La Belgique : moins ambitieuse
La Belgique, qui n'a été qu'un quart de finaliste lors des quatre dernières compétitions internationales (Euro et Coupe du monde), sait que ses chances de remporter son premier grand trophée sont de plus en plus minces. Eden Hazard et Romelu Lukaku, en difficulté au Real Madrid et à Chelsea, et la génération dorée sont en quête d'un second souffle. Certains titulaires (Kompany, Vermaelen, Fellaini) ont quitté le navire, d'autres, comme Vertonghen, Alderweired, Witsel ou Mertens, ont allègrement dépassé la trentaine. Les Diables rouges devront compter sur leurs deux meilleurs piliers mondiaux, Thibaut Courtois (Real) et Kevin De Bruyne (Manchester City), et espérer que la relève (Tielemans, Saelemaeckers, Trossard, Castagne, Doku, Theate...) se surpassera.
Brésil : une bonne dynamique
Le quintuple champion du monde est en bonne forme et a remporté trois victoires 4-0. Neymar reste le joueur le plus important de l'équipe. Il a marqué 71 buts en sélection et n'est plus qu'à six buts du record du roi Pelé. Marquinhos et Thiago Silva maintiennent la cohésion de la défense centrale (5 buts encaissés en 17 matches de qualification), tout comme Casemiro au milieu de terrain. La hiérarchie en attaque est perturbée par de jeunes joueurs comme Paqueta, Vinicius, Antony ou Raphinha au détriment de Firmino ou Gabriel Jesus. Un bémol : depuis la défaite contre la Belgique en quart de finale de la Coupe du monde 2018, les Brésiliens n'ont disputé qu'un seul match amical contre une sélection européenne.
Espagne : La jeunesse est confiante
Le bon parcours de sa jeune génération à l'Euro, jusqu'à la défaite en demi-finale contre le futur vainqueur italien aux tirs au but (1-1, 4-2 t.a.b.), ainsi que la finale de la Ligue des Nations (perdue 2-1 contre la France) ont rassuré les hommes de l'entraîneur Luis Enrique, qui s'impose au Qatar comme l'un des prétendants au titre. Sergio Ramos et Gerard Piqué ne sont plus là : les stars de la "Roja" n'ont pas 20 ans et s'appellent Pedri, Gavi ou Ansu Fati. Il reste encore quelques stars comme Alvaro Morata, Aymeric Laporte ou Sergio Busquets, mais aucune d'entre elles n'est indéboulonnable.
France : un duo prometteur
Après un coup bas à l'Euro (élimination en huitièmes de finale), les Bleus ont retrouvé un certain éclat à l'automne en remportant le "Final Four" de la Ligue des Nations, en battant la Belgique en demi-finale (3-2) et l'Espagne en finale (2-1). A chaque fois, les Français ont renversé un match mal engagé. Et à chaque fois, la lumière est venue de leur duo d'attaquants Karim Benzema et Kylian Mbappé. Leur combinaison, qui était encore perfectible lors du championnat d'Europe, s'est révélée brillante depuis. Ils s'appuieront sur une base expérimentée (Hugo Lloris, Raphaël Varane, Paul Pogba, Antoine Griezmann...), complétée par de nouvelles pépites (Théo Hernandez, Aurélien Tchouaméni...).
Portugal : fragile et incertain
Après une campagne de qualification décevante pour la Coupe du monde 2022 (qualification en play-offs), le jeu de l'équipe de Cristiano Ronaldo est plutôt pauvre. Malgré la présence de nombreux talents comme Joao Cancelo, Bernardo Silva, Bruno Fernandes, Joao Felix et CR7, la Seleçao souffre d'un manque de force collective et d'un plan de jeu clair, elle est vulnérable derrière et brouillonne devant. Victime de ces incertitudes, Ronaldo n'a plus marqué pour le Portugal depuis octobre 2021.