Mané jure sur la chaîne YouTube Que Golazo que "moi et Mo Salah, on n'en parle même pas à Liverpool". "Ils sont restés dans leur bulle, ce sont des professionnels, et Sadio n'est pas du genre à taquiner les gens", explique-t-on dans l'entourage du buteur sénégalais. Ils s'étaient parlé sur le terrain lorsque Mané avait voulu tirer un penalty au début de la finale de la CAN. Cela avait peut-être déstabilisé le Lion de la Teranga, qui n'avait pas réussi la transformation. Mais deux heures plus tard, il n'a pas manqué le dernier penalty de la série qui a offert le titre de champion d'Afrique après lequel le Sénégal courait depuis des lustres (0-0, 4-2 t.a.b.).
Aujourd'hui, les deux grandes stars africaines s'affrontent à nouveau et le sommet s'annonce dramatique : Salah va-t-il perdre une deuxième fois contre son complice chez les Reds ? Claude Le Roy, ancien entraîneur du Sénégal (1988-1992), considère le Sénégal comme un "léger favori". "Mané a pris une nouvelle dimension lors de la dernière CAN dans son attitude, son comportement et sa gestuelle, ce qu'il n'avait pas avant", a déclaré à l'AFP l'entraîneur qui a remporté neuf fois la Coupe d'Afrique des Nations. "On l'a vu redynamiser le groupe, discuter dans les moments difficiles", a ajouté Le Roy. "L'Egypte a Salah qui est éblouissant, mais il était plus éblouissant avant la CAN qu'après", a ajouté l'entraîneur, qui estime que le Sénégal s'est "libéré" avec cette première victoire à la CAN et a "un peu remonté psychologiquement".
"Revanche"
"Les Égyptiens doutent peut-être un peu plus, les Sénégalais sont dans l'euphorie. Quoi qu'il arrive, on leur pardonne beaucoup, beaucoup. Les Égyptiens pas du tout". Dans le triste vestiaire des perdants à Yaoundé, Salah a promis à ses coéquipiers : "Nous allons nous venger d'eux", une scène filmée par une chaîne de télévision égyptienne. "Salah est l'un des meilleurs joueurs du monde, nous voulons qu'il nous emmène à la Coupe du monde", a déclaré son adjoint Diaa al-Sayed après le match (Carlos Queiroz, l'entraîneur, était suspendu pour la finale). Malgré la déception, le technicien était déjà offensif et optimiste lorsqu'il a évoqué ce double choc. La défaite en finale "n'a aucune incidence sur les play-offs pour la Coupe du monde. Nous avons des stratégies, Carlos Queiroz est en train de renouveler l'équipe", a martelé al-Sayed.
Outre leur leader Salah, il a cité "les nouveaux qui ont joué pour la première fois à une CAN et qui nous ont fait honneur", comme l'ailier Omar Marmoush, le défenseur central Mohamed Abdelmonem, qui a remplacé Ahmed Hegazy, blessé, ou le latéral Omar Kamal, lui aussi suspendu pour la finale, que Mané reverra sur sa route vers Le Caire et Diamniadio, la nouvelle ville proche de Dakar où se trouve le nouveau stade qui accueillera le match retour mardi. "Cette équipe est promise à un brillant avenir", a assuré al-Sayed. "Si nous, les Égyptiens, tombons, nous nous relèverons", a lancé le gardien Mohamed Abou Gabal "Gabaski". Mané est prévenu.