Cette édition de la Coupe d'Afrique des Nations nous rappelle à quel point le sport est une histoire d'émotions. Il y a des soirs où la colère se mêle à l'admiration. Le cas historique Cameroun-Comores, devenu une affaire continentale, l'a prouvé. Le match entre le Sénégal et le Cap-Vert, s'il n'était pas aussi extrême, avait aussi ses petites histoires.
Mané dans toutes les situations
Comme dans de nombreux autres matchs de huitièmes de finale, une star du football africain affrontait un homme de petite taille. Le rapport de force appelait donc un scénario aussi vieux que le football : un grand dominant contre un bloc bas, organisé et mentalement préparé à souffrir. En ce sens, les Requins bleus du Cap-Vert ont globalement rempli leur mission, avec une intelligence tactique remarquable pour bien quadriller le terrain et une énorme ténacité quand les choses tournaient mal. Ce plan aurait pu voler en éclats très tôt, quand Sadio Mané, après 37 secondes de jeu, a vu son tir en pivot heurter le poteau après avoir obtenu un corner (1ère).
Le Cap-Vert termine à 9
Ensuite, les "Lions de la Teranga" se sont longtemps tâtés et ont eu du mal à trouver des décalages pour faire sauter le verrou capverdien. Le schéma attaque-défense s'est encore durci après l'expulsion précoce de Patrick Andrade (21e). Mais il en fallait plus pour confirmer les espoirs capverdiens. Lorsque Josimar Vozinha a été expulsé avec un rouge jaune après une intervention musclée sur Mané (57e), la situation s'est à nouveau éclaircie. Réduit à neuf, le jeu n'était plus le même pour les Capverdiens. Le même Mané était plus heureux dans la foulée lorsqu'il ouvrait le score d'un tir puissant après une mauvaise remise en jeu (1-0, 63e).
Une fois le match retourné, le Sénégal a logiquement trouvé le second souffle pour donner un peu plus de poids à sa victoire. Bamba Dieng, entré en jeu à la place de Mané pour les vingt dernières minutes, a pris la lumière. Décontracté, spontané et intraitable dans la profondeur, le Marseillais a provoqué une première frayeur (78e), avant de parachever le succès sénégalais sur un contre bien mené, après un enchaînement de balles avec Famara Diedhiou (2-0, 90e +2). Le Sénégal peut continuer à rêver. Le Cap-Vert, quant à lui, quitte le tournoi avec les honneurs.