La Côte d'Ivoire a dû s'avouer vaincue par l'Egypte mercredi à Douala. La Côte d'Ivoire n'a pas perdu car les tirs au but ont dû être décisifs (0:0, 4:5 t.a.b.). Les Pharaons ont battu les Ivoiriens pour la neuvième fois (en onze matches) et se sont qualifiés pour les quarts de finale. Une analyse de la défaite de Patrice Beaumelle et de son équipe.
L'élimination précoce de Franck Kessié
Il y a une Côte d'Ivoire avec Franck Kessié et une Côte d'Ivoire sans lui. Mercredi à Douala, sur la pelouse du stade Japoma, on a vu la seconde plus longtemps. Le milieu de terrain du Milan AC, pivot de la Côte d'Ivoire, a quitté ses coéquipiers après une demi-heure de jeu, blessé, avec une poche de glace au niveau de la hanche gauche. Le grand ancien Geoffrey Serey Dié (37 ans), qui devait le remplacer, n'a jamais réussi à le faire oublier. De nombreux observateurs ont regretté que l'entraîneur Patrice Beaumelle ait été trop prudent dans ce choix.
La pression, cet ennemi
Est-ce le triomphe lors de la troisième journée de la phase de groupes contre l'Algérie (3-1) qui a galvanisé les Eléphants à l'excès ? Ou est-ce le fait de jouer contre les Fennecs sans pression du résultat et d'avoir déjà en poche leur billet pour les huitièmes de finale la veille du match qui les a poussés à se surpasser ? Toujours est-il que l'on n'a pas vu contre l'Egypte l'équipe qui avait marché contre les champions d'Afrique. Comme lors de la fatale sixième journée des éliminatoires de la Coupe du monde 2022, le poids de l'enjeu a semblé rattraper la Selefanto, qui n'a plus gagné de match dans un tournoi depuis la finale de la CAN 2015 en Guinée équatoriale. "Cette équipe a une âme, un potentiel énorme", assurait cette semaine Patrice Beaumelle. Ce mercredi, on n'en a pas vu assez.
La montée en puissance égyptienne
La formule est aussi vieille que la CAN à 16 équipes : une nouvelle compétition commence avec le deuxième tour. L'Egypte de Carlos Queiroz en a fourni une nouvelle illustration ce mercredi. Dans la chaleur étouffante de Douala, les Pharaons ont livré leur meilleure prestation collective depuis longtemps. Certes, ils n'ont pas marqué de but, mais les statistiques montrent que la Côte d'Ivoire a retrouvé sa force offensive avec 21 tirs (dont 5 cadrés) et 13 tirs (dont 8 cadrés). L'Egypte a eu le dernier mot lors de la séance de tirs au but, Mohamed Salah envoyant son équipe en quart de finale après qu'Eric Bailly ait manqué son tir. Le reste de l'histoire sera écrit par l'Egypte, pas par la Côte d'Ivoire.