Il n'est pas fréquent qu'un gardien de but encaisse deux buts et soit malgré tout désigné homme du match. C'est ce qui est arrivé à Salim Ben Boina vendredi à Yaoundé lors de la défaite 0-2 des Comores contre le Maroc. Auteur d'une triple parade (78e) et repoussant un penalty d'En-Nesyri qu'il avait lui-même provoqué (84e), le dernier rempart des Célacanthes a longtemps fait croire à son équipe à un retour, avant qu'Aboukhlal (90e) ne fasse la décision.
Lors de la conférence de presse d'après-match, le joueur de l'US Marseille Endoume (National 2) est revenu sur les événements. Et tout d'abord l'émotion qui l'a submergé lorsqu'il s'est placé entre les poteaux du stade Ahmadou Ahidjo. "L'entrée dans un match où nous attendions un résultat a été très difficile. Je ne vous cache pas que c'était compliqué au début. Mais quand on joue avec le cœur et qu'on a toute une patrie derrière soi, ça ne peut que bien se passer".
"Chercher le monde professionnel"
Interrogé sur sa récompense, le gardien de 30 ans se veut collectif. "Ce n'est pas un trophée personnel, c'est la récompense de toute une équipe avec l'entraîneur des gardiens, le staff, les 28 et toute la patrie. Cela reste un très bon souvenir, même si je suis partagé entre la déception d'avoir perdu le match et la joue d'avoir été l'homme du match".
Quelle est la suite des événements ? Salim Ben Boina aspire à de plus grandes choses. "Quitter le monde amateur et chercher le monde professionnel. C'est un rêve et j'ai vu aujourd'hui qu'il était réalisable. Alors, pourquoi pas ?" Interrogé à nouveau sur le sujet, le héros de la soirée a conclu avec sagesse. Je n'ai pas participé à ce jeu pour en arriver là. "Cela reste un rêve. S'il arrive, Hamdoullah, s'il n'arrive pas, je suis tout à fait satisfait de la situation actuelle".