"Toko-Ekambi est un joueur différent", a expliqué son entraîneur Toni Conceiçao à l'AFP avant le début de la CAN. "C'est un joueur très intelligent. Il me fait penser à un chasseur qui est toujours à l'affût. Parfois, il passe inaperçu pendant le match et, d'un moment à l'autre, il tue le jeu", a expliqué l'entraîneur à propos de l'attaquant lyonnais de 29 ans.
En effet, "Toko" s'est présenté deux fois pour affronter la Gambie en quart de finale (2-0) au stade Japoma, où il est une idole puisque son père est originaire de Douala, où il travaillait comme hôtelier. Né et ayant grandi à Paris, dans le 19e arrondissement, il est passé par l'école de football du Paris FC et est même descendu chez les amateurs, dans l'équipe de quartier des Gobelins, après une mauvaise blessure, avant de reprendre une carrière professionnelle au PFC. C'est ensuite à Angers que le déclic s'est produit, où il a tapé dans l'œil de Rudi Garcia lors du match OM-SCO (1-1), le 20 août 2017. "Il nous a marqué un but tout seul en partant sur le côté droit et en marquant d'une frappe enroulée", s'est souvenu l'ancien entraîneur marseillais et lyonnais pour l'AFP.
"Très convoité"
Toko a toutes les qualités d'un attaquant moderne", poursuit Rudi Garcia, "quelque chose qui est très recherché : à la fois des appels verticaux dans le dos de la défense et une qualité de dribble en un contre un, un peu comme un Gervinho". "Si tu n'as pas de solutions collectives, un joueur comme Karl peut marquer", a déclaré l'entraîneur qui a formé le Camerounais à Lyon. "C'est un homme de grande qualité, j'ai beaucoup aimé travailler avec lui, j'avais beaucoup fait pour essayer de le faire venir à l'OM, je l'ai suivi à Villarreal où il a aussi brillé", poursuit Garcia.
A l'OL, il a surmonté la période où il était surnommé "Poteau-Ekambi" à cause de ses tirs sur les poteaux. "Il a du caractère et n'est jamais aussi bon que lorsque les choses deviennent difficiles", assure Garcia. Il se crée des occasions, c'est le plus important, à un moment donné il va marquer, tant qu'un attaquant a des occasions, c'est bon signe".
Toko-Ekambi envoie le Cameroun en demi-finale !
L'"indomptable Lyon" s'en est créé quelques-uns à la CAN, égalant déjà les cinq buts de Samuel Eto'o dans la même Coupe d'Afrique (l'ancien Barcelonais l'a fait deux fois). Mais ces petits records ne valent rien pour un pays qui a été cinq fois champion d'Afrique et qui n'est dépassé dans le palmarès que par son grand rival du soir, l'Égypte (sept CAN).
"Les lions indomptables au plus haut niveau"
"Nous sommes le pays hôte, mais nous sommes aussi l'une des nations les plus importantes du football africain", a expliqué le Lyonnais à l'AFP avant le début du tournoi. "Dans le monde, le Cameroun représente vraiment l'Afrique et nous avons à cœur de ramener les Lions indomptables au plus haut niveau. L'ambition sera d'aller le plus loin possible et pourquoi pas de gagner", a-t-il ajouté.
Toko-Ekambi inscrit un doublé en 7 minutes.
"J'ai déjà gagné le tournoi en 2017", a rappelé Toko. "C'était quelque chose de très spécial, car nous n'étions vraiment pas favoris. Nous avons réussi à faire les choses ensemble. C'était dur, c'était long. Nous étions là-bas depuis longtemps et revenir au Cameroun avec le trophée, c'était vraiment quelque chose d'extraordinaire".
La préparation du tournoi à domicile n'a pas non plus été une sinécure, la "tanière" des Lions ayant été transformée en bunker pour défendre la bulle de santé. Mais il a pu y parfaire sa complicité avec Aboubakar. "Vincent, c'est plus la force physique, Karl la vitesse", résume Garcia. Pour le Cameroun, peu importe qui marque, pourvu que la finale soit au bout...