Trois jours avant "Fifa The Best", où le buteur de Liverpool sera en concurrence avec Lionel Messi et Robert Lewandowski, il devra montrer davantage que lors de sa première apparition en Coupe d'Afrique. Lors du premier match, "Moh" Salah a été muselé par la défense nigériane, il n'a eu qu'une seule chance, n'a touché que peu de ballons et a perdu (0-1). Pour l'instant, il est un "pharaon" sans sceptre heqa, un crocodile sans dents, bien moins tranchant en équipe nationale que chez les "Reds". Il est resté sec pendant les matches de qualification pour la Coupe du monde 2020, où l'Égypte a tout de même décroché son ticket pour les barrages, dont le tirage au sort a eu lieu le 22 janvier à Douala pendant la CAN.
Sa relation avec la Coupe d'Afrique est mitigée. Malgré quatre buts en deux participations et un penalty transformé en demi-finale en 2017 contre le Burkina-Faso (1-1, 4-3 t.a.b.), il a perdu cette année une finale contre le Cameroun (2-1) et a surtout vécu l'humiliation d'une élimination à domicile en 2019 dès les huitièmes de finale contre l'Afrique du Sud devant 80 000 Cairotes médusés.
Pas de Firmino ou de Sané
Arrivé blessé à la Coupe du monde 2018, il a marqué deux buts, mais son équipe a perdu ses trois matches. En bref, il a rarement donné la pleine mesure de son talent en équipe nationale. Pour sa défense, il faut dire qu'il n'a pas en équipe nationale des partenaires du même calibre qu'à Liverpool. Le Brésilien Firmino est resté à Anfield, Moh doit continuer à développer la complicité avec ses partenaires en équipe nationale s'il veut avoir une chance de contrer le Sénégal de son partenaire Sadio Mané. Aligné au centre avec Mostafa Mohamed (qui deviendra Ramadan Sobhi) de Galatasaray sur le côté droit et Omar Marmoush, 22 ans, qui poursuit sa progression en Allemagne à Stuttgart, sur le côté gauche, il semblait perdu lors du premier match.
L'entraîneur nigérian Augustine Eguavoen avait "trois choses en tête" en préparant le match : "Gagner, garder la possession du ballon et couper les liens avec Salah". Et les Green Eagles y sont parfaitement parvenus. L'entraîneur Carlos Queiroz, recruté en septembre pour succéder à Hossam El Badry, a reconnu que la performance contre le Nigeria était "très mauvaise, c'est la vérité, en première mi-temps nous n'étions pas sur le terrain".
"Meilleur joueur de la planète"
Mais il soutient son leader, "le meilleur joueur de la planète en ce moment", et s'excuse même de ce crime de lèse-majesté auprès de son "ami Cristiano Ronaldo", rit le Portugais. Queiroz compte également sur la "mentalité de gagnant" que "Mohamed Salah possède et peut inculquer à toute l'équipe". Les "Djurtus" (chiens sauvages) semblent être un bon sparring-partner pour lancer la CAN de la star de Liverpool. Les Bissau-guinéens, qui s'améliorent, entament leur troisième CAN consécutive et n'ont jamais participé à une CAN auparavant. Cependant, ils n'ont pas encore gagné de match dans cette compétition. Ils ont obtenu un 0-0 contre le Soudan. Même si la formule à 24 équipes et le passage des quatre meilleurs troisièmes sur six ne mettent pas en péril la qualification de l'Egypte, elle pourrait trouver un adversaire très coriace sur son chemin à partir des huitièmes de finale avec l'Algérie, championne en titre, ou la Côte d'Ivoire. Il serait de bon goût que Salah réagisse juste avant la remise du prix "Fifa The Best" lundi.
L'Egyptien, 7e au classement du Ballon d'Or, a des vues sur ce trophée. "Je ne peux vraiment pas mentir et dire que je n'y pense pas. Si, j'y pense. Je veux être le meilleur footballeur du monde", laisse-t-il entendre. Son actualité est également agitée par les discussions autour de la prolongation de son contrat avec Liverpool, qui expire en juin 2023. Salah, qui a marqué 111 buts en 165 matches de Premier League avec les Reds, assure qu'il ne demande "rien d'extraordinaire". La presse britannique évoque un salaire hebdomadaire de 300.000 livres (environ 360.000 euros). L'Egypte, en revanche, lui demande d'être extraordinaire.