Chaque match a sa propre histoire. A la folie d'un Burkina Faso-Sénégal rock, a succédé une opposition non moins intense, mais beaucoup plus contenue. Le calcul était dans l'air jeudi au Stade d'Olembe de Yaoundé. L'Egypte n'y était pas étrangère. Même si la pression était sur le pays hôte, les Pharaons ont décidé de fermer les espaces et de miser uniquement sur Salah en contre-attaque. Ce all-in, longtemps caricatural, a suffi pour atteindre la dernière étape du tournoi.
Le Cameroun a manqué de réalisme
Globalement dominateurs, les hommes d'Antonio Conceiçao se sont procuré les quelques temps forts du match, mais il leur a longtemps manqué un petit quelque chose pour les exploiter : un soupçon de chance, un peu d'efficacité. Ils ont néanmoins varié les armes, avec des circuits plutôt bien huilés et une influence athlétique visible aussi bien dans le jeu que sur les coups de pied arrêtés. C'est ainsi que le défenseur central Ngadeu a provoqué les premières émotions du match (18e, 20e) et a même touché du bois sur sa première tentative.
En attaque, Aboubakar et Toko-Ekambi ont beaucoup entrepris, mais n'ont pas pris les bonnes décisions aux bons moments. Abou Gabal - dit Gabaski - a fait le job dans ses buts, malgré un état physique douteux suite à sa blessure aux adducteurs lors du match contre le Maroc. Il a repoussé les assauts du meilleur buteur du tournoi (24e) et de l'attaquant lyonnais (32e, 68e), ce qui a permis de débloquer la situation aux tirs au but.
🇨🇲🇪🇬 Gabaski envoie les Pharaons en finale 4 ans plus tard !
[🎞️RESUME]🏆🌍 #CAN2021
se battre
➡️ Victoire de l'Égypte aux tirs au but contre le Cameroun !
⚡️ Mohamed Salah et ses coéquipiers affronteront le Sénégal pour le trophée continental.
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- beIN SPORTS (@beinsports_FR) February 3, 2022
Salah, une oasis dans le désert
Alors, qu'est-ce que l'Égypte fait dans tout ça ? L'équipe de Carlos Queiroz est assez minimaliste et a parfois manqué d'idées. En d'autres termes, Moh Salah a dû faire beaucoup avec peu. Et pourtant, il a plus d'un atout dans sa manche. Une fois, il a tiré au but après une remise en jeu ratée de Hongla et une autre fois, Onana a été remplacé par lui (56e). Une oasis dans le désert pour les pharaons.
Au point, le Cameroun aurait pu l'emporter dans les règles de l'art, si la frappe soudaine de Gouet n'avait pas fini sur le poteau (70e). Mais l'Égypte a résisté. Sans briller. Car elle était aussi programmée pour cela. Les deux blocs se sont reniflés à distance jusqu'à la fin du temps réglementaire, dans une fin de match confuse et électrique, où le nerveux Queiroz a été prié de quitter les lieux.
Et puis il a été écrit que cette deuxième mi-temps se déciderait à la fin de la nuit. Après tout, c'est aussi l'histoire de cette CAN : des périodes de prolongation où la tête prend le pas sur le corps. Le temps s'est écoulé. Les lignes se sont étirées. Il aurait fallu un coup de dé pour trancher. Il n'a pas eu lieu, malgré un dernier coup de hussard de Salah (108e). Les jambes lourdes et les visages tendus, les tirs au but ont dû faire la différence. L'Egypte n'avait plus perdu ce match depuis 1984. Après trois tentatives ratées des Camerounais, menés par un Gabaski magique, les Pharaons ont eu le dernier mot. La finale de cette CAN sera un match à voir entre les deux joueurs de Liverpool, Sadio Mané et Mo Salah. En Angleterre, les deux se partagent le trône du royaume. Mais il n'y a qu'une seule place : sur le toit de l'Afrique.