Le Marseillais connaît l'histoire des "Lions de la Teranga". Lorsqu'il a marqué son premier but pour l'équipe nationale en huitième de finale contre le Cap-Vert (2-0), le jeune Marseillais a imité avec ses coéquipiers le pas de danse légendaire au Sénégal de Pape Bouba Diop, le buteur du match d'ouverture contre la France (1-0) lors de la Coupe du monde 2002, décédé en 2020.
"Ça m'est venu à l'esprit et je l'ai fait", a simplement déclaré l'homme du match, à qui beaucoup au Sénégal prédisent un grand avenir aux côtés de l'idole Sadio Mané.
Je l'ai taquiné et je lui ai dit : "Tu dois nous payer parce que tu as copié notre danse", raconte en riant à l'AFP El-Hadji Diouf, auteur de la passe décisive pour Bouba Diop il y a près de 20 ans.
"Il m'a répondu : +Grand, je ne fais que regarder vos vidéos+", celles des héros de la Coupe du monde en Corée du Sud et au Japon, qui ont atteint les quarts de finale pour la première participation des "Lions de la Teranga".
"Cet hommage à Pape Bouba Diop est un geste d'union de toutes les générations", a jugé El-Hadji Diouf, "celles de 2002 et celles d'aujourd'hui", qui courent après le premier grand titre du Sénégal, battu deux fois en finale de la CAN, en 2002 et en 2019 justement.
"Quelque chose de commun" avec Diouf
Toujours soucieux de son héritage, l'attaquant formé chez les Diambars porte aussi sous son maillot le même tee-shirt qu'El-Hadji Diouf. Avec, en guise de pochoir, le portrait de Cheikh Ahmadou Bamba, le fondateur du mouridisme, l'une des confréries soufies du Sénégal. Bamba Dieng porte son nom.
Diouf, aujourd'hui conseiller dans la délégation sénégalaise, voit aussi en Bamba Dieng "un avant-centre d'avenir. C'est un jeune ambitieux, avec un très fort caractère, il prend des risques, joue bien dos au but, il est rapide et peut tout faire".
Lors de son match parade avec l'Olympique de Marseille en septembre à Monaco (2:0), "Bambagoal" a raté de nombreuses occasions avant de marquer un doublé sans jamais perdre son sang-froid.
"Calme et déterminé"
"Bamba est un joueur calme et déterminé, qui ne craque pas à la moindre contrariété", explique à l'AFP Saer Seck, le patron des Diambars.
"Il sait qu'un attaquant doit se procurer des occasions. S'il les met au fond, ça viendra. Ce qui est inquiétant, c'est qu'il ne se crée pas d'occasions", poursuit le dirigeant qui a noué un partenariat avec l
"Je l'ai déjà vu chez les Diambars", soutient Diouf, "il ne lâche jamais rien. Il peut rater une occasion, mais il ne doute jamais. Contre le Cap-Vert, il a pris des risques et ça a payé".
"C'est une grande joie", dit Seck, "une fierté, à chaque fois qu'un de nos élèves marque en équipe nationale du Sénégal, surtout à un niveau aussi élevé" qu'un huitième de finale de la CAN.
Désormais, Bamba est "un modèle" pour les élèves des Diambars. Il devient un joueur de référence et comme il est parti il n'y a pas si longtemps, les plus jeunes le connaissent encore très bien", poursuit le directeur de la fameuse académie de Saly.
La vidéo des enfants Diambars célébrant son premier but en tant que professionnel lors du match contre Auxerre en Coupe de France est devenue virale. "Il doit garder dans un coin de sa tête que des centaines de paires d'yeux sont braquées sur lui et veulent le copier", conclut Seck. C'est le destin des héritiers.