Deux tirs limpides, contre le Gabon (2-2) en phase de poules et contre le Malawi (2-1) en huitièmes de finale, presque du même endroit au Stade Omnisports. En est-il arrivé au point de prendre les coups francs du Paris SG ? Hakimi a répondu, timide et gêné : "Je pourrais essayer, mais ce serait trop difficile ! A Paris, il y a beaucoup de joueurs capables d'effectuer le coup de pied arrêté, Messi, Neymar, Sergio Ramos, Mbappé...".
"Une fois, il m'a demandé les penalties, je lui ai dit que si tu les marquais à Paris, je te les donnerais en équipe nationale". Vahid Halilhodzic le pousse à oser : "Je lui ai dit : +Tu prends le ballon, tu tires, tu dis à Neymar et Mbappé : 'Maintenant, c'est mon tour'+. Je rigole...", a souri l'entraîneur marocain, qui anime des conférences de presse à la CAN. Mais ses deux magnifiques coups francs méritent au moins qu'on se pose la question.
"Celui contre le Gabon était aussi beau, j'ai de la chance de marquer", reprend modestement Hakimi. "Je suis surtout content qu'il donne la victoire à l'équipe" --ou l'égalisation contre les "Panthères".
"Un coup phénoménal"
Il a travaillé son coup à l'entraînement : "Je vois ce que je peux faire. Quand on s'entraîne bien, on peut le montrer en match. Mais l'ancien joueur du Real Madrid et de l'Inter Milan minimise ses mérites, selon "Coach Vahid". "Les coups francs ? Mais tout le temps, après l'entraînement, il reste debout pour tirer, parmi les derniers, de tous les côtés", a déclaré le Bosniaque. "Il a une technique phénoménale, un tir phénoménal, vous avez vu ça" ?
"Il deviendra une arme dangereuse pour nous si l'équipe n'est pas capable de marquer dans le jeu", estime "Vahid". Mais Hakimi, qui est "le meilleur ailier droit du monde" selon son coéquipier du PSG Kylian Mbappé, est bien plus qu'un simple artificier. "Il a tout", constate Halilhodzic. "Ce garçon est un grand talent, le meilleur du monde à son poste, avec celui de Liverpool, comment s'appelle-t-il ? Trent Alexander-Arnold".
Hakimi est arrivé au Cameroun "au top physiquement", selon Vahid, qui apprécie particulièrement son "application offensive". En tant que tacticien, l'entraîneur exige de son latéral qu'il s'occupe de son côté droit, mais pas seulement.
"Un Hakimi global !"
"Il ne doit pas seulement jouer à l'extérieur, je lui ai demandé d'aller un peu à l'intérieur, même contre le Gabon il l'a fait et s'est créé une occasion", développe Vahid. Au PSG, Hakimi "n'est pas seulement un défenseur", a expliqué le joueur. "J'aime aider l'équipe en attaque, mais mon premier objectif est de défendre". Chez les "Lions de l'Atlas", Halilhodzic veut plus : "J'attends de lui qu'il devienne un leader. Les Marocains sont exigeants, je le suis aussi.
"Je lui ai demandé de prendre des responsabilités", a poursuivi Vahid, "mais n'oubliez pas que ce garçon a 23 ans et une énorme marge de progression. Il va gagner en maturité". "Achraf est un leader malgré son jeune âge", assure son coéquipier Selim Amallah. "J'ai une relation particulière avec lui", poursuit l'entraîneur. "Contre les Comores, je n'étais pas satisfait de sa première mi-temps et je l'ai un peu secoué. Après, c'était un hakimi mondial, il n'a fait que monter en puissance !"
"Pour nous, il est très important, c'est un des leaders, et surtout il se met au service du collectif, ce qui n'est pas toujours le cas des grands joueurs", conclut Halilhodzic : "Et son but est fantastique, on ne voit pas souvent des buts comme ça".