Les joueurs de l'équipe nationale camerounaise semblaient vivre la belle harmonie. Après une série de quatre victoires et un match nul à la CAN, qui se déroule dans leur pays, les Lions indomptables étaient sur la bonne voie et donnaient l'impression d'être un groupe uni et soudé. Leur slogan : "Nous sommes une famille". Mais la défaite de jeudi en demi-finale contre l'Égypte (0-0, tab 1-3) a rapidement ouvert la porte aux vieux démons. Le capitaine de l'équipe, Vincent Aboubakar, a été le premier à lâcher une bombe.
"C'est une grande déception", a déclaré l'attaquant de 30 ans à Canal +. La CAN se déroule chez nous et malheureusement, nous sommes éliminés en demi-finale. Nous avons une grande équipe et à chaque fois que nous avons joué collectivement, nous avons gagné. Aujourd'hui, tout le monde voulait montrer ce dont il était capable, et voilà, dans le football, on paie cash. Tout le monde pense à soi. Cela gâche tout". Ces propos ont fini par agacer son coéquipier Karl Toko Ekambi. "Vincent ? Il pense ce qu'il veut, il dit ce qu'il veut", a déclaré le Lyonnais au micro de Canal +. Je ne vais pas polémiquer là-dessus. Je félicite l'équipe. La polémique se nourrissant de la confusion, le tacle de Vincent Aboubakar sur ses coéquipiers ne pouvait que renforcer le sentiment que les cendres sont sous le feu.
Le "malaise" de Jérôme Onguéné
La bonne humeur affichée par les joueurs camerounais à chacune de leurs apparitions sur le terrain cache mal les frustrations vécues par certains joueurs au sein de l'équipe. Des voix informées ont surtout évoqué le cas de Jérôme Onguéné. Le défenseur du RB Salzbourg était titulaire et a fait un match intéressant lors du match d'ouverture contre le Burkina Faso (2-1), mais il n'a plus jamais été aligné par la suite.
Antonio Conceiçao préférait souvent Harold Moukoudi, qui se distingue par ses déchets techniques et son jeu au ralenti, à un Jérôme Onguéné, qui est chaud aussi bien en Ligue des champions qu'en Bundesliga autrichienne. Des sources rapportent que le joueur de Salzbourg s'est retrouvé en tribune jeudi contre l'Égypte parce qu'il aurait ouvertement remis en question les décisions de l'entraîneur. Il aurait même eu envie de quitter le groupe après le premier tour de cette CAN. Mais sa mère, a appris Football365 Afrique, l'en aurait empêché. Bien sûr, tout cela reste au conditionnel. Même si, dans la réalité, les soupçons d'exclusion semblent plausibles.
Choupo-Moting écarté de l'équipe ?
Eric-Maxim Choupo-Moting se trouve sans aucun doute dans une situation similaire. Du moins avec quelques différences. Depuis qu'on lui a retiré son brassard, l'attaquant du Bayern Munich (11 matches, 8 buts toutes compétitions confondues cette saison) a également perdu sa place de titulaire indiscutable en équipe nationale. La preuve : le Cameroun a disputé six matches lors de cette CAN et l'ancien Parisien n'a joué que deux fois d'entrée (contre l'Éthiopie et les Comores). Et même lorsque les Lions indomptables ont tiré la langue jeudi contre les Pharaons, Toni Conceiçao n'est pas allé le chercher pour apporter son expérience, son intelligence et son influence dans le jeu.
Au lieu de cela, l'entraîneur s'est tourné vers Clinton Njie et Christian Bassogog, deux joueurs fantômes qui sont sur le déclin depuis plus de deux ans. Alors que le premier n'a pas marqué de but depuis le 17 avril 2021, le second n'a plus joué au club depuis le 15 août 2021. Pourtant, les analystes s'accordent à dire que Choupo-Moting est meilleur que ces deux joueurs réunis. Comme à la veille de la CAN 2017, où il avait dû écrire à la Fécafoot pour refuser toute convocation en équipe nationale, Choupo-Moting - et probablement Jérôme Onguéné - pourrait définitivement claquer la porte après la petite finale de samedi contre le Burkina Faso.