Après avoir manqué le podium à Tokyo, Alexandra Tavernier a décidé de presque tout changer. La lanceuse de marteau, médaillée de bronze aux championnats du monde en 2015 et vice-championne d'Europe en 2018, a mis fin à sa collaboration avec Gilles Dupray après sept ans. "Depuis les Jeux, c'était devenu compliqué de reprendre l'entraînement et de retrouver la motivation. On se posait déjà des questions", a-t-elle déclaré dans une interview au journal sportif français L'Equipe. Mais la décision a été prise après le championnat d'Europe. Là, on s'est dit qu'on avait fait tout ce qu'on avait à faire, on a pris tout ce qu'on pouvait les uns des autres, c'était la fin du chemin". Les Jeux olympiques d'été de Paris se profilant à l'horizon, Alexandra Tavernier a assuré qu'elle voulait "commencer avec une nouvelle philosophie d'entraînement". A ses yeux, il manquait dans la collaboration avec son entraîneur "l'aspect cardio et condition physique" qui était présent lorsque son père était à ses côtés. "Il me manquait cet aspect qui m'aurait permis de progresser un peu", admet-elle.
Tavernier : "Il y avait une grande saturation".
Après une pause d'un mois, qu'elle a jugée nécessaire, Alexandra Tavernier a changé d'encadrant. "J'avais fait une chute dans les escaliers avant les championnats de France et j'avais du mal à m'en remettre physiquement. Je ne pouvais plus bouger", a déclaré Tavernier, née à Annecy, dans l'interview. Psychologiquement, j'ai aussi dû m'arrêter, je ne pouvais plus lancer. Il y avait une grosse saturation, le marteau me sortait des yeux. Je reprendrai la semaine prochaine". Cette reprise se fera donc avec son père comme entraîneur, qu'elle a d'abord dû convaincre de rechuter. "Mon père ne voulait pas reprendre l'entraînement, explique Alexandra Tavernier. Il ne se sentait pas forcément capable de tout gérer et ne voulait pas reprendre l'entraînement plus que nécessaire". Une refondation de la ligue dissoute qui, aux yeux de l'intéressé, était "la chose la plus naturelle du monde". J'ai compris ses petites questions, il a compris les miennes et m'a dit : "Allez, soyons fous", a-t-elle ajouté.
Tavernier : "Nous sommes soutenus par d'autres entraîneurs".
Si Gilles Dupray restera proche d'Alexandra Tavernier et que son jeune frère Hugo ne changera pas de structure d'entraînement, le père de la lanceuse gérera la technique et veillera à ce que chaque personne soit dans son rôle, "un chef d'orchestre en somme", dit-il. Une "équipe Tavernier" qui n'hésite cependant pas à faire appel à des forces extérieures pour aider à la mise en place de la structure. "En tout cas, au début, nous serons aidés par d'autres entraîneurs en ce qui concerne la planification, l'entraînement et le calendrier. Je ne peux pas encore donner de noms", déclare Alexandra Tavernier, ajoutant qu'elle a le soutien total de la Fédération française d'athlétisme. Elle voit dans ce nouveau mode de fonctionnement "un projet familial avec un projet commun" dans une "année de transition" avec comme premier objectif les championnats d'Europe en août à Munich.